Paris, le 21 mars 2023

Ce lundi 20 mars ont débuté les épreuves de spécialité pour les élèves de terminale. Près d’un tiers de la note finale du baccalauréat dépendra de leur réussite à ces épreuves. Le système de sélection Parcoursup pourra utiliser ces notes de mars pour affecter les élèves dans les filières du supérieur.

Un calendrier inédit et absurde : une première dans l’histoire du baccalauréat.

La réforme Blanquer se concrétise jusqu’au bout à notre plus grand regret. Depuis maintenant 3 ans, les retours de terrain, documentés par de multiples enquêtes, les analyses faites par les professionnels de l’éducation, qui connaissent le rythme d’apprentissage des élèves et leurs besoins, les alertes de l’ensemble de la communauté éducative, n’ont pas été pris en compte dans les arbitrages politiques.
A l’image du conflit social sur les retraites, le gouvernement n’a eu que mépris pour nos alertes, et ne répond pas au mal-être des élèves et des enseignant·es.

Renoncer à la démocratisation pour gérer la pénurie de places dans le supérieur ?

La sélection pour le Supérieur avec Parcoursup reste la priorité du ministère au détriment de la formation intellectuelle au lycée. Et ce sont d’abord les élèves les plus en difficulté qui en pâtissent, celles et ceux qui vont être évalué·es et sélectionné·es avant qu’on leur laisse le temps nécessaire aux apprentissages.

Pendant et après le bac, les classes vaquent ?

Autres conséquences de ce nouveau calendrier : les annulations de cours en Seconde et en Première liées à l’organisation et à la correction des épreuves et le risque très élevé d’une démobilisation des Terminales au troisième trimestre. C’est donc bien l’ensemble des élèves de lycée qui vont voir leurs conditions d’apprentissage se dégrader au nom de la réforme du bac et de Parcoursup. De quoi aussi soulever les craintes des formations post-bac : avec quel niveau de formation arriveront ces futur·es étudiant·es ?

Réponse du ministère : voyons si cela fonctionne !

Alors que tout s’oppose à la tenue d’un baccalauréat en milieu d’année, il ne restait plus qu’un argument pour le ministère : il faut bien « essayer » pour savoir si cela fonctionne ou non. Les candidat⋅es au bac, déjà durement touché⋅es par les ruptures d’apprentissage liées à la crise sanitaire, déboussolé⋅es par la destruction des séries, perdu⋅es dans le labyrinthe Parcoursup, apprécieront d’être l’objet de cette nouvelle expérimentation.

L’APSES rappelle donc son opposition à ce calendrier absurde et demande le rétablissement des épreuves au mois de juin, avec un sujet national unique. Cet aménagement doit impérativement être suivi d’un sérieux bilan de la réforme du lycée.
L’APSES soutient l’appel de l’intersyndicale et les collègues qui s’inscrivent dans les mobilisations collectives, y compris par la grève, lors des surveillances des épreuves.

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