Paris, le 02 février 2023

Le Comité Directeur de l’APSES a pris connaissance de la publication récente, par le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, de fiches repères à l’usage des lycées concernant le troisième trimestre de l’année de terminale. Avec la réforme initiée par Jean-Michel Blanquer et maintenue contre l’avis des formations syndicales et principales associations d’enseignants, les épreuves de spécialité du baccalauréat, comptant pour 32% de la note finale, doivent désormais intervenir au mois de mars. Les élèves ont par ailleurs à ce moment-là saisi leurs vœux et complété leurs dossiers sur Parcoursup, la plateforme d’inscription dans l’enseignement supérieur.
La question du sens du troisième trimestre se pose donc et l’expérience a montré l’année passée qu’il devenait difficile d’impliquer la totalité des élèves, passées ces deux étapes anxiogènes.

Mieux vaut tard que jamais ?
L’APSES a pris connaissance avec intérêt des suggestions qui sont faites aux enseignant·es de SES.
Nous nous félicitons que le ministère reconnaisse l’importance, pour ce troisième trimestre, d’aider « les élèves à prendre davantage de recul par rapport aux contenus », « de renforcer leur autonomie et leur engagement en mettant par exemple en œuvre des démarches de projet qui pourront les initier à la mise en œuvre d’une méthode scientifique » et « de renforcer le travail collectif des élèves ».
Cela va tout à fait dans le sens des demandes de l’APSES, qui souhaiterait que cette démarche puisse concerner l’ensemble des années du lycée, et en particulier l’année de terminale, dont les deux premiers trimestres sont aujourd’hui sacrifiés à l’assimilation à marche forcée des éléments du programme.
L’enquête menée par l’APSES au mois de décembre 2022 auprès des enseignant·es de SES montre en effet que le rythme imposé par les épreuves de mars ne laisse guère de place à autre chose qu’un pur bachotage.

Aveu d’échec
Il ne restera donc que quelques maigres semaines aux enseignant·es pour enfin proposer aux élèves « [d]es exposés, des observations de leur environnement proche afin de confirmer ou d’infirmer des éléments du programme, des débats argumentés et des revues de presse » comme le suggère le ministère. C’est peut-être un peu tard pour « donner du sens aux apprentissages de façon à motiver les élèves et à les rendre le plus possible acteurs de leurs apprentissages » comme le propose également la note.

Les plus optimistes y verront une première reconnaissance par les services du ministère de tout ce que nous avons perdu avec le calendrier intenable et absurde des nouvelles épreuves de bac.

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