Paris, le 10 octobre 2022
Prenant acte des multiples difficultés engendrées par le calendrier de l’année de terminale, Pap N’Diaye avait promis le 22 septembre dernier des allègements dans les programmes pour donner « plus de temps aux élèves pour approfondir les notions étudiées ».
Une mesure trop tardive et inepte
Alors que les alertes de la communauté éducative remontent à plusieurs mois, la décision s’est prise dans la précipitation et sans concertation, alors même que ces épreuves comptent pour 32% de la note finale du baccalauréat. Ces annonces, parvenues un mois après la rentrée scolaire en métropole, et un mois et demi après la rentrée scolaire à La Réunion, mettent en difficulté élèves et enseignant.e.s.
Rupture manifeste d’égalité
En SES, après la décision de supprimer le chapitre « Quelle est l’action de l’Ecole sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ? », l’APSES a lancé une enquête auprès des enseignant.e.s. Les résultats sont éloquents : plus de 6% des collègues ont déjà traité ou avaient commencé ce chapitre ! Par conséquent, plus de 300 groupes de spécialité, soit entre 8000 et 8500 élèves, ne bénéficieront pas des allègements prévus par le ministère, ce qui constitue une rupture d’égalité inacceptable, visiblement assumée par le ministère.
Halte au mépris
L’APSES a déjà dénoncé l’obstination du ministère à organiser ces épreuves au mois de mars, en dehors de toute considération pédagogique. Cet allègement ne règle aucun problème de fond étant donné les malfaçons et la lourdeur des programmes : en décembre 2021, en SES, seuls 7% des classes étaient dans les temps pour achever le programme en mars. L’acte d’apprendre, les processus cognitifs en jeu, ne peuvent être ainsi compressés sans dégâts pour les élèves et leurs professeur.e.s.
Halte au déni
L’APSES s’inquiète du bien-être des élèves et des enseignant.e.s malmené.e.s par ces décisions à l’emporte-pièce, qui ne prennent pas en compte ce qui se passe réellement dans les lycées. La pétition « l’objectif mars n’est pas tenable » a recueilli à ce jour la signature de plus de 30 % des profs de SES : la défiance est inédite !
Une fois de plus, l’APSES demande donc :
• le report pérenne des épreuves écrites de spécialité au mois de juin
• une réflexion urgente sur les programmes de SES, dans le cadre d’un groupe de travail qui tienne compte de l’expertise de terrain des enseignant.e.s.