Paris, le 14 novembre 2022

Dès leur publication en 2019, l’APSES a alerté sur les insuffisances des programmes scolaires concernant les enjeux liés au climat et à l’environnement, dont le public a pu prendre conscience en découvrant l’un des sujets du baccalauréat 2022, d’un optimisme béat : « Vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance ». Nous appelons donc, face à l’urgence climatique, à une bifurcation pédagogique.

L’avenir de la planète se joue aussi dans les classes

A l’occasion de la COP 27, du 14 au 19 novembre, l’APSES appelle les professeur⋅es de SES à mettre en œuvre, dans leurs classes, des activités permettant de mobiliser, de façon pluraliste, les sciences économiques et sociales au service d’une compréhension de la complexité des enjeux environnementaux. De la seconde à la terminale, nous proposerons aux élèves de convoquer la richesse des outils issus de différentes sciences sociales (économie et sociologie mais aussi science politique, anthropologie, démographie…) pour nourrir leurs connaissances, alimenter leur réflexion, et appréhender les interactions entre les structures économiques et sociales et l’environnement. Il s’agit ainsi d’outiller les citoyen⋅nes en devenir que sont les lycéen⋅nes afin de les rendre actrices et acteurs du nécessaire débat sur les politiques publiques à mener pour répondre aux enjeux environnementaux.

Approfondir la réflexion, refuser le « green washing » pédagogique

Le ministre Pap N’Diaye, comme son prédécesseur, souhaite « verdir » les programmes scolaires. Mais les élèves méritent mieux que des campagnes de communication ! Les activités proposées par les professeur⋅es de SES permettront par exemple de questionner notre modèle de croissance économique, de débattre du rôle de l’innovation dans la transition énergétique, de mettre en discussion la question de la gouvernance des communs. Une semaine de bifurcation pédagogique, donc, pour que les questions environnementales aient une réelle place dans notre enseignement.

Urgence climatique, bifurcation pédagogique !

Avec cette semaine d’action, nous entendons aussi amorcer des propositions pour une réécriture plus large des programmes de SES pour que, sur cette question comme sur d’autres, les élèves puissent véritablement s’approprier les enjeux économiques et sociaux. Ils doivent en effet avoir accès à un enseignement réellement pluraliste et problématisé des sciences économiques et sociales. Cette semaine, et les suivantes, c’est cette approche que nous entendons porter dans nos classes.

[Le communiqué en version imprimable : APSES COP27 – bifurcation pédagogique]

Facebooktwittermail