Paris, le 24 juillet 2023

Un rapport sur la culture statistique des Français, co-piloté par les Inspections générales (IG) de l’INSEE, de l’Éducation nationale et du ministère de la culture, a été publié le 31 mai dernier et fait état d’un manque de culture statistique des Français·es. Pour l’APSES, l’École a un rôle prépondérant à jouer afin de transmettre les savoirs et savoir-faire indispensables à l’exercice de l’esprit critique des futur·es citoyen·nes et les sciences économiques et sociales (SES) doivent occuper une place centrale dans cette mission.

Un rapport qui sous-estime la place des SES dans la transmission de la culture statistique

Dans le système scolaire, ce rapport mentionne le rôle des SES comme « une étape essentielle du développement de la culture statistique pour environ 30 % d’une cohorte », et un « lieu privilégié » au lycée puisque les SES font partie du tronc commun en classe de seconde générale et technologique (GT). Chose surprenante, les rédacteurs de ce rapport semblent méconnaître les dernières données statistiques publiées par le Ministère de l’éducation, puisque ce sont en réalité près de 60% des élèves de 15 ans qui sont scolarisés en seconde GT, et qui suivent un enseignement de SES.
De plus, contrairement à ce qu’affirme le rapport, les enseignant·es de SES sont issu·es de cursus où les savoir-faire statistiques sont centraux (économie, sociologie, science politique, sciences sociales), et sont de fait formé·es à la manipulation et à la production des données statistiques, savoir-faire qui sont évalués dans les concours d’enseignement (CAPES, agrégation).

Des méthodes travaillées en SES, utiles pour se repérer dans une économie et une société complexes

Les méthodes statistiques sont essentielles à l’analyse des objets étudiés comme la croissance, le chômage, la socialisation, les inégalités, les liens entre diplômes et salaires… L’approche pluridisciplinaire des SES apparaît particulièrement féconde pour développer la culture statistique, en faisant des liens entre les différentes dimensions (économiques, sociales, politiques) des activités humaines. Notre enseignement permet également aux élèves de découvrir la particularité des méthodes propres aux sciences sociales (enquêtes et traitement des données statistiques), d’interroger la production et l’utilisation des données chiffrées.

Une formation en sciences sociales réduite à peau de chagrin au lycée

Toutefois, force est de constater qu’en SES en classe de seconde, avec un horaire hebdomadaire de 1h30 (le plus faible du tronc commun), et très souvent en classe entière, le temps d’apprentissage et d’approfondissement nécessaire à la transmission de la culture statistique est loin d’être accordé aux élèves.

Afin de transmettre une plus solide culture statistique, composante indispensable à la formation citoyenne, l’APSES demande que soit mieux prise en compte la contribution des sciences économiques et sociales, avec des conditions revalorisées pour leur enseignement en classe de seconde :

un volume horaire hebdomadaire accru à 3 heures hebdomadaires ;

des dédoublements (heures en demi-classe) permettant aux élèves d’expérimenter, de comprendre comment les données sont produites, et d’apprendre à les interpréter.

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