Publier, quasi à l’identique, des programmes de sciences économiques et sociales pourtant massivement rejetés par le Conseil supérieur de l’Education (50 voix contre et aucune pour) en plein lancement du « Grand Débat » supposé redonner la voix aux citoyen.ne.s et aux corps intermédiaires ? C’est l’exploit que s’apprête à réaliser Jean-Michel Blanquer, faisant ainsi fi de la « consultation » des enseignants dont on attendra en vain les résultats (qui n’ont pas dû convenir au Ministre) et ignorant les critiques exprimées dès l’origine par l’APSES dans une pétition ayant récolté plus de 6000 signatures, dont celles de 600 chercheur.se.s en sciences sociales.
Seul changement : la suppression des références à la taxe carbone, en seconde comme en première, dans les chapitres sur le marché ! L’exécutif serait-il à ce point tétanisé par le mouvement des Gilets jaunes qu’il ait renoncé à ce que l’on puisse en débattre dans les classes ?
Après le chômage, le pouvoir d’achat ou les inégalités, ce nouveau recul sur l’environnement ne fait qu’ajouter à la liste des enjeux économiques, sociaux et politiques décisifs qui seront occultés dans les programmes de SES prévus pour entrer en application en seconde et en première à la rentrée 2019.
En tout état de cause, et parce que les lycéen.ne.s doivent pouvoir bénéficier d’un enseignement problématisé, pluridisciplinaire et pluraliste, et donc ouvert sur le monde contemporain et non hors-sol, dans un lycée offrant des parcours de formation cohérents qui ne creusent pas les inégalités sociales et territoriales, l’APSES :
appelle l’ensemble des enseignant.e.s à se joindre à la grève du 24 janvier pour demander le retrait de la réforme des lycées, du baccalauréat et de Parcoursup ;
publiera des ressources pour aider les collègues à contourner les programmes de SES de seconde et de première s’ils venaient à entrer en application en l’état ;
publiera dans les jours qui viennent son propre projet programme de terminale pour montrer que d’autres programmes sont possibles.
