Lancée il y a seulement 5 jours, la pétition de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) demandant au Ministre Jean-Michel Blanquer de généraliser l’enseignement des Sciences économiques et sociales en classe de seconde à hauteur de 3H par semaine a déjà été signée par plus de 10,000 personnes, dont 200 chercheurs en sciences sociales, parmi lesquels Bruno Amable, Christian Baudelot, Stéphane Beaud, Laure Bereni, Serge Bosc, Marie-Victoire Bouquet, Michel Bozon, Joanie Cayouette Rembliere, Louis Chauvel, Laurent Cordonnier, Christel Coton, Philippe Coulangeon, Martine Court, Thomas Coutrot, Claude Dargent, Muriel Darmon, Hervé Defalvard, Yves Déloye, François Dubet, Eric Fassin, Julien Fretel, Jérome Gautié, Bertrand Geay, Bernard Guerrien, Matthieu Hely, Michel Husson, Florence Jany-Catrice, Fanny Jedlicki, Samy Joshua, Nicolas Jounin, Bernard Lahire, Michel Lallement, Julie Le Mazier, Frederic Lebaron, Patrick Lehingue, Lilian Mathieu, Jérôme Maucourant, Gérard Mauger, Pierre Mercklé, Mathias Millet, Erik Neveu, Frédéric Neyrat, André Orléan, Serge Paugam, Etienne Penissat, Camille Peugny, Roland Pfefferkorn, Vanessa Pinto, Dominique Plihon, Romain Pudal, Patrick Rayou, Jean Yves Rochex, Arnaud Saint Martin, Robert Salais, Jean Michel Servet, Richard Sobel, Bruno Tinel, Christian Topalov, Fabien Truong, Laurent Willemez, ou Pierre Paul Zalio.
La pétition est également soutenue par des associations du supérieur en économie, sociologie et sciences politiques, et d’enseignants du secondaire en histoire-géographie et philosophie : le collectif Aggiornamento histoire-géographie, l’ACIREPh (Association pour la création d’instituts de recherche sur l’enseignement de la philosophie), l’AECSP (Association des enseignants et chercheurs en science politique), l’AFEP (Association française d’économie politique), l’AFS (Association française de sociologie), l’APKHKSES (Association des professeurs de Sciences économiques et sociales en khâgne et hypokhâgne B/L), l’ASES (Association des sociologues enseignant-e-s du supérieur).
Monsieur le Ministre, il est grand temps que les Sciences économiques et sociales fassent partie de la culture commune des lycéens en classe de seconde !
Au lycée, des Sciences économiques et sociales pour tous en seconde
APSES – Association des professeurs de sciences économiques et sociales a lancé cette pétition adressée à Jean-Michel Blanquer
Monsieur le Ministre,
Il y a plus de 50 ans, les Sciences économiques et sociales étaient introduites au lycée, permettant l’entrée d’une « troisième culture », aux côtés des humanités et des sciences, contribuant ainsi à l’enrichissement de la formation intellectuelle et citoyenne des lycéens. Chaque jour, l’actualité nous rappelle la nécessité pour chacun de disposer des outils d’analyse proposés par l’économie, la sociologie et les sciences politiques afin de pouvoir mieux saisir les enjeux des grandes questions démocratiques contemporaines que sont, entre autres exemples, l’avenir de la croissance, la mobilité sociale, les dynamiques de l’emploi, la persistance des inégalités, notamment entre les femmes et les hommes, les effets contrastés de la mondialisation ou les défis de la construction européenne.
Cette discipline, très appréciée des élèves, a démontré sa réussite. La série ES, dont elle est la discipline pivot, a indéniablement participé à la démocratisation du lycée en accueillant un tiers des bacheliers généraux, qui présentent un recrutement social particulièrement varié et bénéficient de débouchés diversifiés et de bons taux de réussite dans l’enseignement supérieur.
Les SES devraient être un élément constitutif de la culture commune en étant proposées à chaque lycéen. Absentes du collège et des enseignements obligatoires en première et terminale, il apparaît nécessaire de leur donner une place suffisante en classe de seconde.
C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Ministre, que les sciences économiques et sociales soient intégrées au tronc commun de la classe de seconde générale et technologique, pour un horaire de 3 heures par semaine, incluant des dédoublements définis nationalement.
L’enjeu est ainsi de permettre aux élèves, au moins un an dans leur scolarité, d’avoir le temps nécessaire pour se confronter aux savoirs et aux méthodes des sciences sociales, et ainsi commencer à s’approprier la culture économique et sociale indispensable aux citoyens du XXIème siècle.