Monsieur le Directeur de la publication du Figaro,
Le 8 février dernier, l’édition papier du Figaro a publié en page 15 un article intitulé « Peut-on remédier au manque de culture économique de la France ? ».
Ledit article mentionne les failles de l’enseignement, en faisant apparaître l’enseignement de l’économie au lycée, les programmes de Sciences économiques et sociales, les méthodes d’enseignement mais également la manière dont les enseignants de SES conçoivent leur mission.
Agissant en la qualité de co-président.e.s de l’Association des professeurs de Sciences économiques et sociales (APSES), association disciplinaire la plus représentative de l’enseignement secondaire, qui œuvre au quotidien pour le développement de l’enseignement des SES et la défense du corps des professeur.e.s de SES, nous entendons faire usage du droit de réponse suite à la parution de cet article.
En effet, l’APSES constate de nombreuses erreurs factuelles dans l’article, l’absence de propos contradictoires, et conteste la vision quant à l’enseignement des SES dans les lycées français.
Ainsi, vous trouverez en fichier attaché notre réponse à ces allégations.
Par la présente, nous demandons la publication de son contenu et l’insertion, selon les dispositions de l’article 13 de la loi de 1881, à « la même place et en mêmes caractères que l’article qui l’aura provoquée et sans aucune intercalation .
En vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre demande, veuillez agréer, Monsieur le directeur de la publication, nos respectueuses salutations.
Solène Pichardie et Benoît Guyon, co-président.e.s de l’APSES
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Droit de réponse de l’Association des professeurs de Sciences économiques et sociales (APSES)
L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) s’étonne des propos erronés tenus dans l’article « Peut-on remédier au manque de culture économique de la France ? » publié dans Le Figaro le 8 février 2022.
La critique des méthodes d’apprentissage mises en œuvre en sciences économiques et sociales (SES) relève clairement du marronnier et confirme une méconnaissance totale de notre discipline, à commencer par l’importance accordée à l’acquisition des outils pour lire et interpréter des informations.
L’APSES aimerait aussi connaître la source des données qui permettent au Figaro d’affirmer que les enseignant·e·s de SES conçoivent leur mission de « manière encore assez politisée ». Le Figaro s’affranchit ainsi malheureusement de l’exigence de rigueur intellectuelle que les professeur·e·s de SES transmettent quotidiennement à leurs élèves : apprendre à sourcer les informations, apprendre à distinguer le fait scientifique de l’opinion en prêtant une attention particulière aux méthodes de construction des données.
« Est-il possible d’améliorer la culture économique en France ? » aurait pu se demander Le Figaro.
Oui, en dotant l’enseignement des SES d’un volume horaire plus important pour l’ensemble des élèves dès la classe de seconde.
Oui, en assurant des conditions d’enseignement décentes, c’est-à-dire en dédoublant les classes pour des séances consacrées notamment à l’acquisition des méthodes.
Oui, en continuant à promouvoir l’interdisciplinarité comme nous le faisons depuis plus de 50 ans en SES, en associant notamment l’économie, la sociologie et la science politique car, comme l’affirmait Friedrich Hayek « Il serait mauvais économiste celui qui ne serait qu’économiste. »
Oui, en faisant confiance aux enseignant·e·s de SES pour défendre le pluralisme scientifique afin d’outiller les élèves et d’en faire des citoyen·ne·s éclairé·e·s.