Etaient présents lors de cette entrevue :
- pour l’Inspection Générale : M. Marc Montoussé, Doyen de l’IG de SES et M. Christophe Lavialle, IG de SES ;
- pour l’APSES : Clarisse Guiraud, Erwan Le Nader et Igor Martinache.
La rencontre, cordiale, s’est déroulée dans les locaux de l’Inspection générale et a duré 2 heures. Le compte-rendu a été soumis à nos interlocuteurs, qui ont confirmé sa fidélité aux propos échangés. Plusieurs points ont été abordés au cours de cette entrevue :
LES ALLEGEMENTS DU PROGRAMME DE LA CLASSE DE SECONDE
L’APSES a exprimé sa satisfaction concernant l’allègement en cours du programme de seconde et le passage de 8 à 6 chapitres à traiter. Même si les problèmes principaux rencontrés par les collègues à ce niveau d’enseignement demeurent (l’absence de dédoublements dans la très grande majorité des cas, un horaire hebdomadaire limité à 1h30, le statut d’enseignement d’exploration et son interprétation différente selon les établissements – interdiction de notation, voire de présence au conseil de classe parfois,…), cet allègement desserre malgré tout la contrainte temporelle qui rendait le programme impossible à effectuer dans le temps imparti et était de ce fait une des sources de tensions pour les collègues (particulièrement pour les stagiaires).
M.Montoussé a expliqué que l’Inspection générale, qui a été consultée sur le sujet par le ministère de l’Education nationale, se félicitait de cet allègement.
FUSION SES PFEG
L’APSES a rappelé son opposition aux diverses expérimentations locales de « fusions » des enseignements d’exploration SES-PFEG en seconde et a indiqué qu’elle continuait à recevoir des informations sur la poursuite de telles pratiques dans certains établissements.
M. le doyen a indiqué également avoir eu ponctuellement de tels échos sans qu’il lui soit possible d’avoir une vision générale de l’étendue de cette pratique. Il indique que les collègues de SES confrontés à cette situation sont invités à prendre contact avec leur IPR.
CONCOURS DE RECRUTEMENT (CAPES ET AGRÉGATION)
L’APSES a rappelé les arguments de la lettre ouverte adressée au Ministère dans laquelle elle demandait une augmentation du nombre de postes aux concours de recrutement en SES, soulignant que cette discipline comptait près du double d’enseignants non titulaires par rapport à la proportion moyenne dans le second degré.
L’Inspection générale a rappelé que l’objectif des jurys de concours de SES était bien de pourvoir les postes « sans malthusianisme », et que le déficit de postes constaté au concours « réservé » du CAPES tenait avant tout à un nombre de candidats insuffisant. Elle a indiqué que le CAPES réservé pourrait être reconduit pour 2 ans, avec un abaissement du nombre d’années d’expérience exigées permettant de renouveler le vivier des candidats potentiels, mais a rappelé que les décisions du nombre de postes mis au concours relevaient de la DGRH au Ministère.
M. Montoussé a indiqué par ailleurs que le président du jury de CAPES Externe, Frédéric Carluer, était favorable à ce que les candidats aient à disposition les extraits de programme correspondant au sujet à traiter pour les épreuves d’exploitation d’un dossier documentaire à l’écrit comme à l’oral. Cette décision sera notifiée du reste dans le prochain rapport de jury.
L’APSES s’est félicitée de cette décision et a demandé qu’il en soit de même concernant l’agrégation interne. M. Montoussé a répondu que cet aménagement lui semblait cependant moins pertinent pour l’agrégation interne, dans la mesure où les candidats ont déjà enseigné et connaissent déjà les notions et indications complémentaires du programme. Il a rappelé, qu’il ne s’agissait pas de connaître les indications complémentaires par cœur.
L’APSES a précisé que fournir les extraits de programme permettrait malgré tout d’alléger la charge de travail très conséquente des préparationnaires, mais également d’alléger l’introduction pédagogique afin que l’essentiel de l’épreuve puisse être consacré à la construction d’une séquence et de l’évaluation afférente. L’APSES a indiqué qu’elle prendrait contact avec le président du jury, Marc Pelletier, pour échanger sur cette question.
Concernant les sujets d’écrits du CAPES externe, l’APSES a rappelé le contenu de la lettre ouverte adressée au président du jury concernant le sujet de la dissertation en économie (« Variété des ressources et combinaison productive optimale au sein de l’entreprise »). L’APSES s’est inquiétée de l’effet démobilisateur d’un tel sujet sur de nombreux candidats et a déploré que le sujet soit éloigné des contenus des programmes. L’Inspection générale a affirmé que le sujet était conforme aux programmes en vigueur et que le but du jury n’était pas de piéger les candidats.
Concernant le déroulement des épreuves d’admission du CAPES (en cours au moment de l’entrevue), l’APSES a apprécié que, contrairement à la dernière session, les candidats d’une même académie n’aient pas été convoqués à la suite durant les mêmes jours, ainsi que le fait que tous les candidats convoqués à la même heure pour une épreuve donnée, leçon ou dossier, passent désormais sur le même sujet. Pour l’APSES, cela dénote à nos yeux du caractère plus collectif du travail du jury et notamment de son évaluation. Les premiers retours reçus de la part de candidats et de collègues observateurs soulignent également la grande bienveillance dans laquelle les oraux se sont déroulés, ce dont l’APSES se félicite.
L’APSES a en revanche déploré que, lors des sujets de leçon, la dominante du sujet (« Economie » ou « Sociologie et regards croisés ») n’ait pas été indiquée. Plusieurs candidats ayant ainsi eu à traiter le sujet « Insiders et Outsiders » l’ont en effet abordé sous l’angle économique alors qu’il s’agissait apparemment d’un sujet à dominante sociologique. Sans mésestimer les différentes contraintes pesant sur l’élaboration des sujets de leçon, l’APSES a également déploré que certains sujets paraissent toujours trop éloignés des programmes en vigueur (« La Grande bourgeoisie en France », « Les défis des pays en développement » par exemple), alors même que la suppression de l’accès à la bibliothèque avait été justifiée par un recentrage des sujets sur les programmes de lycée. L’APSES a également regretté qu’il ait été demandé à certains candidats leur académie d’origine. L’Inspection générale a pris bonne note de ces différentes remarques.
L’Inspection générale a également indiqué réfléchir à ce que, pour les concours 2018, les candidats aux concours de l’agrégation externe et interne puissent venir avec leurs propres calculatrices, disposant du mode examen. A plus long terme, l’Inspection générale souhaiterait aussi entamer une réflexion sur la possibilité de laisser l’accès à un ordinateur et un vidéo-projecteur lors des oraux de l’agrégation en lieu et place du système actuel de rétroprojecteur.
ÉPREUVES DE BACCALAUREAT
S’agissant des récents sujets de baccalauréat de Métropole :
Concernant l’EC1, l’APSES a exprimé des critiques sur la question visant à distinguer mobilité observée et fluidité sociale. Il s’agissait d’une question difficile pour les élèves, qui maîtrisent difficilement la notion de fluidité dans un chapitre conséquent qui doit être traité en 2 semaines environ. Demander par ailleurs un exemple pour distinguer les deux notions compliquait l’exercice. Selon M.le doyen, la question était tout à fait conforme au programme – reprenant précisément le contenu des indications complémentaires – et il est important que tout le programme, et rien que le programme, puisse être évalué au baccalauréat. Par ailleurs, la difficulté relative de la question était à inscrire dans l’ensemble de l’épreuve composée dont les autres parties étaient probablement assez accessibles aux candidats.
Pour l’EC2, l’APSES a signalé que le document proposé était très accessible pour les élèves, mais a regretté qu’une nouvelle fois une note de lecture soit fournie, alors même que la lecture de proportions devrait être un des éléments que l’EC2 devait évaluer. M.Montoussé a précisé que la note de lecture devait faire partie du document original, et que les commissions d’élaboration des sujets se posaient systématiquement la question de l’opportunité ou non de la conserver.
Concernant l’EC3, l’APSES a exprimé sa satisfaction sur le sujet proposé, permettant à la fois aux candidats de mettre en avant leurs connaissances et savoir-faire.
Pour la dissertation en revanche, l’APSES a exprimé de nombreuses critiques, tenant à la fois sur le programme et le sujet. L’APSES considère en effet qu’il s’agit d’un des chapitres mal rédigés du programme : la problématique de la première colonne ne correspond pas au contenu des indications complémentaires. Ces dernières sont par ailleurs assez floues et aucun mécanisme précis n’est explicité. A cela s’ajoute la difficulté intrinsèque du thème de la coordination des politiques conjoncturelles et le fait que le chapitre doive être traité rapidement du fait de l’encyclopédisme des programmes. L’APSES considère que, dans ces conditions, il n’est pas surprenant que très peu de candidats aient choisi la dissertation et que le contenu des copies de dissertation paraisse pour bon nombre d’entre elles assez insatisfaisant au regard des objectifs que l’on serait en droit d’attendre pour un élève ayant achevé sa formation en SES au lycée. Pour l’APSES, ce point rappelle la nécessité de réécrire les programmes du cycle terminal. Pour l’inspection générale, ce sujet de dissertation est un bon sujet, conforme au programme, et qu’il était tout à fait possible de traiter sans faire référence à l’actualité ou effectuer de prospective. Les notions de politiques monétaires et budgétaires, présentes en acquis de première, devaient notamment permettre de le traiter de manière satisfaisante.
Plus largement, l’APSES a regretté que les commissions d’entente dans les académies proposent parfois des critères d’évaluation trop différents, ce qui nuit à l’équité entre candidats selon leur académie. Elle a réitéré sa proposition que soit mis en place au niveau national une commission chargée d’établir un bilan des épreuves de bac et d’impulser une véritable réflexion nationale sur l’harmonisation. L’APSES a également déploré que dans certaines académies, les critères définis en commission d’entente restreinte soient présentés lors des commissions d’entente élargie comme des critères qui ne pourraient être discutés et devant simplement faire l’objet d’une application.
Marc Montoussé a exprimé son attachement à la souveraineté des commissions d’entente académiques, et a réaffirmé le principe selon lequel le rôle des commissions d’entente restreinte est de faire des propositions et donc de préparer les débats lors des commissions d’entente élargie.
CALCULATRICE
Concernant la possibilité d’autoriser à partir de 2018 l’usage de la calculatrice lors des épreuves de baccalauréat, l’APSES a précisé, après consultation de ses adhérents, qu’elle ne souhaitait pas que cette possibilité soit offerte, notamment pour ne pas renforcer le côté technique des épreuves, la dispersion des candidats et dans un contexte ou la lourdeur des programmes ou l’absence de dédoublements permet moins de travailler les savoir-faire statistiques. L’Inspection générale a expliqué avoir reçu des retours similaires, et a indiqué ne pas souhaiter prendre de décision à l’encontre de la profession. Elle a exprimé son souhait qu’une réflexion sur cette question puisse être entamée à plus long terme lors de réécriture des programmes par exemple.
PROGRAMMES DE PREPA B/L
L’inspection générale a informé l’APSES que de nouveaux programmes de SES des classes préparatoires B/L devraient entrer en vigueur à la rentrée 2017. Un premier projet a été proposé par des membres des ENS et des enseignants de classes préparatoires B/L et l’inspection générale, saisie pour avis par la DGSIP, souhaiterait qu’un groupe de travail puisse être constitué.