Paris, le 19 novembre 2021

Dans un dossier consacré à l’École, Le Figaro attaque violemment le contenu des enseignements, lesquels feraient l’objet d’une véritable « dérive » à en croire le titre… Et de citer, pêle-mêle, « l’antiracisme » ou « l’idéologie LGBT+ ». Cet article diffamatoire, basé sur une poignée de témoignages, ne mériterait pas tant d’attention s’il n’intervenait après des attaques inacceptables et publiques contre l’université et la recherche scientifique.

Les enseignant.e.s sont accusé.e.s de déconstruire les stéréotypes de genre, de permettre la tolérance en matière de sexualité ou encore de lutter contre le racisme. Le Figaro aurait-il perdu sa boussole ? C’est ignorer que les missions éducatives comprennent la transmission des valeurs de la République, que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité.

A la lecture des articles du Figaro, on se demande quel projet d’École publique serait souhaité :

– Faudrait-il arrêter de montrer que des discriminations continuent à s’opérer dans nos sociétés ?

– Faudrait-il s’interdire d’expliquer le maintien de dominations exercées sur la base du genre ou de la classe sociale ?

Fort heureusement, du primaire à l’université, les enseignant.e.s français.e.s ne renoncent pas à enseigner les savoirs scientifiques inscrits dans les programmes scolaires, fussent-ils dérangeants pour les franges les plus conservatrices de la population. Ébranlées par le terrorisme, le Covid et le dérèglement climatique, la société française et sa jeunesse ont besoin de toujours connaître, approfondir et travailler le projet démocratique.

Ce travail et ce projet, toutes les disciplines y contribuent. C’est donc en tant qu’enseignant.e.s de SES que nous rappelons ici notre attachement à la transmission de savoirs émancipateurs comme à la construction de l’esprit critique des élèves.

Les valeurs de notre société méritent d’être défendues, comme les enseignant.e.s qui les transmettent.

Notre association professionnelle s’inquiète du silence assourdissant du ministère et de la représentation nationale face à ces attaques récurrentes.

Facebooktwittermail