Place des SES au lycée – Question orale au Ministre de Philippe Chassaing (député LREM) – 5 juin 2018
Suite aux nombreuses prises de contact de l’APSES avec les députés, Philippe Chassaing, député LREM, a posé le 5 juin une question orale sans débat au Ministre sur l’intégration des SES en tronc commun de seconde.
A écouter à partir de 2h51min48sec au lien suivant
Retranscription:

M. le président. La parole est à M. Philippe Chassaing, pour exposer sa question, n339, relative à l’enseignement des sciences économiques et sociales.

M. Philippe Chassaing. Monsieur le ministre de l’éducation nationale, j’appelle votre attention sur l’enseignement des sciences économiques et sociales, et plus précisément sur la place qui sera réservée à cette matière dans la réforme du lycée que vous comptez mener.

Les sciences économiques et sociales, introduites il y a cinquante ans au lycée, ont permis l’entrée d’une troisième culture aux côtés des humanités et des sciences. Elles ont contribué ainsi à l’enrichissement de la formation intellectuelle et citoyenne des élèves.

Au cours de ces cinquante ans, cette discipline a pleinement réussi son rôle en participant à la démocratisation de l’enseignement, en accueillant un tiers des bacheliers, en favorisant la mixité sociale dans son recrutement et en proposant des débouchés variés aux élèves.

Chaque jour, l’actualité nous rappelle la nécessité de disposer d’outils d’analyse proposés par l’économie, la sociologie ou les sciences politiques afin de mieux comprendre les questions démocratiques contemporaines de notre monde : la croissance économique, la mobilité sociale, les enjeux de la mondialisation ou encore la construction européenne.

Aussi, au regard de la réforme que vous souhaitez mener, et en cohérence avec les objectifs d’une meilleure orientation des élèves ne serait-il pas nécessaire d’intégrer cette matière au tronc commun de seconde pour permettre une meilleure orientation des élèves ? De plus, ne considérez-vous pas que cet enseignement, parce qu’il permet à chacun et à chacune de se questionner sur les enjeux économiques et sociaux de notre monde, constitue un passage obligé pour chaque élève au cours de sa scolarité ?

M. le président. La parole est à M. le ministre de l’éducation nationale.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale.

Monsieur le député, le ministère de l’éducation nationale attache évidemment une grande importance à la préservation et à la consolidation de l’enseignement des sciences économiques et sociales dans le cadre de la nouvelle réforme du baccalauréat et du lycée en particulier et donc il y a un certain nombre de nouvelles mesures concourent à cet objectif.

En classe de seconde générale et technologique, cet enseignement est d’ores et déjà introduit dans le tronc commun des enseignements, à raison de une heure trente par semaine. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle, puisqu’elle permettra de faire bénéficier tous les élèves de la classe de seconde de cet enseignement à partir de la rentrée 2019, alors qu’il n’était suivi en 2016 que par 85 % d’entre eux.

En classe de première et de terminale, les sciences économiques et sociales pourront être choisies par les élèves en tant qu’enseignement de spécialité de quatre heures, en classe de première, et de six heures, en classe de terminale. Ce choix pourra être complété selon le profil et les projets de l’élève par d’autres enseignements. Par exemple, il faut noter que l’enseignement de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » peut entrer dans cette catégorie. De même, les enseignements optionnels « mathématiques approfondies » ou « droit et grands enjeux du monde contemporain », d’une durée de trois heures hebdomadaires chacun, en classe de terminale, ont évidemment des répercussions sur cet enjeu de compréhension du monde auquel vous avez fait référence.

Les enseignants de sciences économiques et sociales interviendront dans l’ensemble de ces enseignements, à l’exception des mathématiques. Mais les mathématiques, dans leur nouvelle configuration, vont être très utiles, en complément des sciences économiques et sociales. Ainsi, un élève choisissant, par exemple, de suivre l’enseignement de spécialité en SES et l’option de droit et grands enjeux du monde contemporain pourra suivre treize heures de cours dans le domaine du droit et des sciences économiques sur l’ensemble du cycle terminal, contre onze heures et demie au maximum aujourd’hui.

Enfin, il faut ajouter que ces modifications dans la structure des enseignements s’accompagneront aussi d’une rénovation des contenus des programmes, pour laquelle le Conseil supérieur des programmes a remis ses premières préconisations au début du mois de mai.

Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, les sciences économiques et sociales seront donc en réalité revalorisées et renforcées par la nouvelle réforme du baccalauréat et du lycée. Nous dépassons aussi un clivage que certains établissent parfois entre économie et société. Nous devons comprendre et l’économie et la société, la société par l’économie et l’économie par la société. Il n’y a rien à opposer en la matière. Il n’y a, au contraire, que des compléments à apporter, dans une démarche scientifique, objectivante et permettant de former des citoyens pour le futur.

M. le président. La parole est à M. Philippe Chassaing.

M. Philippe Chassaing. Je vous remercie pour votre réponse. Ma question portait essentiellement sur la seconde. Jusqu’à présent, seuls 86 % des élèves étaient concernés par cette matière, ce qui avait pour conséquences que certains d’entre eux pouvaient faire des choix par défaut en n’ayant jamais eu un contact avec le savoir des sciences économiques. Je pense que c’est une avancée. On peut regretter que le volume horaire soit d’une heure et demie, et non de deux heures. Néanmoins, je salue l’introduction de cette matière dès le tronc commun pour une meilleure formation de l’ensemble de nos élèves.

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