Communiqué de presse

Rapport France Stratégie pour « lutter contre les stéréotypes filles-garçons » : où sont les SES ?

 

Lille, le 04 juin 2025

L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) a pris connaissance du rapport « Lutter contre les stéréotypes filles-garçons – Quel bilan de la décennie, quelles priorités d’ici à 2030 ? » publié le 12 mai 2025 par France Stratégie. Si nous nous satisfaisons qu’un tel rapport soit publié afin de produire un constat statistique sur la diffusion des stéréotypes de genre dans la société française et d’en identifier les causes, nous nous étonnons que ni dans le rapport ni les dans les préconisations les sciences économiques et sociales (SES) ne soient citées.

Les cours de SES sont des lieux privilégiés pour étudier les stéréotypes de genre.

Depuis presque 60 ans, les SES contribuent à la formation citoyenne des élèves de lycée. Aujourd’hui, à l’image de la réussite de la série ES, la spécialité SES est plébiscitée par les élèves du cycle terminal du baccalauréat général. Ces choix témoignent de l’intérêt des élèves pour les questions vives de société, comme les inégalités femmes-hommes. En effet, les SES abordent à tous les niveaux les stéréotypes filles-garçons, par l’étude en particulier des mécanismes de socialisation et du rôle joué par la famille, l’école et les médias dans la transmission de stéréotypes de genre.

En cours de SES, les élèves sont donc amené⋅es à comprendre comment les stéréotypes de genre se diffusent et sont intériorisés. Il et elles acquièrent des outils théoriques autant que des savoir-faire statistiques qui leur permettront de déconstruire des discours empreints de préjugés sexistes qui sont sources d’inégalités, par le biais notamment de l’orientation scolaire et professionnelle, ainsi que le rapport le souligne justement.

Une revalorisation de l’enseignement des SES à l’école pour armer les lycéen·nes face à la diffusion et la reproduction des stéréotypes de genre.

Alors que le rapport mobilise des outils sociologiques pour comprendre la diffusion de stéréotypes de genre et ses conséquences, il semble indispensable d’amener les futur·es citoyen·es à la maîtrise de ces outils, à travers l’enseignement des SES. Pourtant, si l’ensemble des élèves de seconde générale et technologique suivent cet enseignement, l’horaire dédié est le plus faible du tronc commun, avec seulement 1h30 hebdomadaire. La revalorisation de la place des SES au lycée aurait donc eu toute sa place parmi les revendications de l’axe 3 du rapport : « Agir à l’école pour lutter contre les stéréotypes et renforcer la culture de l’égalité ».

Désireuse de prendre part à cet ambitieux plan de lutte contre les stéréotypes, l’APSES demande :

  • Une audience auprès de Monsieur le haut-commissaire au Plan ;
  • Une revalorisation de l’enseignement des SES, particulièrement en seconde générale et technologique, afin que les élèves et les enseignant·es puissent aborder ces questions vives dans de bonnes conditions d’apprentissage.

 

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