lettre rentrée APSESEdito : Le bac est mort, les SES bougent encore (et toujours) !

         En cette rentrée 2021, la météo des SES est assez mitigée. Il ne s’agit pas simplement du contexte sanitaire encore incertain, mais de la réforme du lycée organisée par Jean-Michel Blanquer qui n’a pas fini de déployer ses effets. Dernier acte juste avant les vacances d’été : l’enterrement de fait du baccalauréat général en tant qu’examen national avec l’instauration d’un contrôle continu intégral pour 40 % de la note finale. Sans compter que les épreuves écrites de terminale demeurent au mois de mars et que le très controversé « grand » oral est reconduit en l’état. Le tout au détriment des élèves qui n’ont pas le temps de digérer un programme lui-même non terminé, et manquent de préparation pour cet oral aux consignes encore trop vagues qui laissent la part belle à l’improvisation locale et aux inégalités sociales.
         Cela rejaillit évidemment sur des conditions de travail fortement dégradées pour les collègues comme l’a mis en évidence l’enquête réalisée par l’APSES l’an passé. Outre le contexte du confinement, cette évolution négative tient à l’accumulation des classes de seconde dans les services, à la perte de nombreux moyens (dédoublements, AP, etc.) et à la nécessité de composer en première et terminale avec des programmes trop lourds et mal rédigés. Alors certes, la spécialité SES rencontre un grand succès auprès des élèves en première et terminale, mais cela n’empêche pas le Ministère de continuer à sup primer des postes dans la discipline.
         Au milieu de ce gué, l’APSES ne s’en tient pas à une position de déploration. Nous continuons évidemment notre travail de défense des SES vis-à-vis du Ministère, de l’Inspection générale, et des parlementaires, par voie de presse, par la réalisation de communiqués et d’entretiens souvent bien relayés sur les réseaux numériques. Nos revendications s’appuient sur des constats étayés par les enquêtes réalisées auprès de la profession, et nous en profitons pour vous remercier de vos réponses à ces dernières. Elles fournissent des arguments de poids et comblent des manques du côté de la rue de Grenelle, et plus encore contredisent directement les satisfecits au doigt mouillé de ses représentant.e.s.
        Merci aussi à vous pour votre participation à la réflexion collective permanente qui se mène à l’APSES à travers les différents moments de la vie de l’association : les AG, les stages nationaux et régionaux, les réunions du comité directeur, sans oublier les échanges sur les listes électroniques. Les idées et débats qui s’y déploient permettent d’alimenter les propositions que nous adressons à nos interlocuteurs, pour alléger et réécrire les programmes, réformer les épreuves du bac, réfléchir à un autre « grand oral », sans oublier la formation des enseignant.e.s particulièrement malmenée en cette rentrée avec le report des concours externes à la fin du M2.
         Nouveau.elle ou ancien.ne dans la profession, vacataire ou titulaire, vous êtes tou.te.s invité.e.s à faire part de vos idées concernant les programmes et les actions à mener. Car la seule mauvaise idée est celle que l’on garde pour soi et plus que jamais l’APSES a besoin des vôtres.
              Car on ne le dira jamais assez, l’APSES c’est nous tou.te.s, et nous n’avons jamais été aussi nombreux.ses !

Solène Pichardie et Benoît Guyon, co-président.e.s de l’APSES

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