Paris, le 30 septembre 2022

Un mois après la rentrée, les élèves et leurs enseignant·e·s viennent de prendre connaissance des nouveaux programmes d’examen des épreuves du baccalauréat qui auront lieu au mois de mars. En SES, ce seront donc 7 chapitres au lieu de 8 qui seront exigés, le chapitre intitulé « Quelle est l’action de l’École sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ? » ayant été retiré des attendus.
Le ministère choisit de nouveau de passer en force, en improvisant un nouveau programme d’examen, sans prendre en compte les nombreuses alertes de la communauté éducative.

Un aménagement cosmétique et une rupture d’égalité entre candidat·e·s

Malgré cette annonce, le programme attendu reste complètement démesuré et en total décalage avec la réalité des rythmes d’apprentissage d’élèves de lycée. Pire encore, pour les enseignant·e·s ayant commencé par ce chapitre, il n’y aura aucun aménagement. Le ministère s’assoit ainsi sur l’égalité de traitement des candidat·e·s à l’examen et continue à instaurer un climat d’angoisse dans les classes jusqu’au mois de mars, tant pour les enseignant·e·s que les élèves.

En SES, une occasion manquée de repenser des programmes inadaptés

Cette décision est à l’image de la réforme du lycée conduite par le précédent ministre Blanquer : réalisée sans concertation, elle est néfaste pour les élèves et leurs enseignant·e·s et appauvrit leur formation intellectuelle.
Pourtant, l’APSES réclame, depuis 2019, un bilan des programmes afin de les réécrire pour les améliorer. Forte de son expertise collective, notre association professionnelle a mené des enquêtes pour connaître les atouts et manques des nouveaux programmes, leur impact sur les conditions d’apprentissage des élèves et les pédagogies mises en œuvre dans les classes. Des allègements précis ont même été proposés pour améliorer l’existant en attendant la réécriture. Alors même que le Ministre Pap N’Diaye a annoncé que les aménagements seraient, cette fois-ci, pérennes, l’improvisation avec laquelle le ministère les annonce, un mois après la rentrée, est proprement indigne. Réalisés à la va-vite en une semaine, ces aménagements pérennes auraient mérité plus de temps et de concertation.

Un bidouillage tardif qui ne soulage personne

Avec le bac en mars, le ministère continue d’ériger Parcoursup et son principe de sélection comme priorité absolue, au détriment de la formation intellectuelle et citoyenne des élèves. Dans un entêtement difficilement compréhensible pour les acteurs de terrain, il assume d’envoyer une génération de lycéen·ne·s mal formé·e·s et mal préparé·e·s dans l’enseignement supérieur. Comment croire que le restant des programmes sera correctement traité et assimilé par les élèves, alors qu’ils et elles doivent préparer l’épreuve de grand oral sur cette période, et alors même que les épreuves de spécialité comme les candidatures Parcoursup seront passées ? Ainsi en SES, ce sera plus d’un tiers du programme de terminale qui sera sacrifié.

L’APSES, comme les autres acteurs du monde éducatif, réitère donc ses demandes : il faut d’urgence revoir le calendrier du baccalauréat afin d’organiser des épreuves en juin et engager une réflexion sur les programmes et leur mise en œuvre concrète sur le terrain.

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