Paris, le 23 septembre 2022

En complet décalage avec les demandes et les constats des acteurs de la communauté éducative qui, par le biais de leurs associations professionnelles et de leurs syndicats, réclamaient le report des épreuves de spécialité au mois de juin, Pap Ndiaye vient d’annoncer le calendrier du baccalauréat pour la session 2023. Les épreuves écrites de spécialité sont donc prévues du 20 au 22 mars 2023, pour se plier à la sélection et au calendrier de Parcoursup.

Un nouveau programme, un mois après la rentrée, est-ce bien sérieux ?

Prenant conscience de l’impossibilité de traiter correctement l’ensemble du programme, le ministre annonce, trois semaines après la rentrée, de nouveaux programmes d’examen publiés sous 8 jours. Cette annonce instaure une rupture d’égalité entre des élèves qui auront travaillé pendant un mois des contenus qui ne seront finalement pas évaluables et ceux dont la progression choisie par leurs enseignant·e·s aura la chance de correspondre au nouveau programme d’examen.

Un temps insuffisant pour acquérir des méthodes indispensables pour le supérieur

Le problème des épreuves en mars ne vient pas uniquement de la lourdeur du programme, mais tient aussi de l’impossibilité de faire acquérir des méthodes rigoureuses de réflexion et de rédaction aux élèves dans un délai aussi court. Seul un report des épreuves permettra d’amener l’ensemble des élèves vers la maîtrise de ces compétences et redonnera sa fonction au baccalauréat : évaluer la capacité des élèves à poursuivre des études dans le supérieur.

Une année de Terminale amputée d’un tiers

Enfin, les enseignant·e·s, les inspecteur·trice·s et les proviseur·e·s ont tous alerté sur la démobilisation des élèves constatée l’année dernière dans les enseignements de spécialité une fois les épreuves écrites réalisées. Difficile dans ces conditions de traiter le reste du programme en un trimestre.

Pour l’APSES, comme pour l’ensemble de la communauté éducative, des épreuves écrites au mois de juin sont la seule solution qui permette de garantir une formation exigeante, qui respecte les rythmes d’apprentissage des élèves et qui assure un maximum d’égalité devant l’examen. Il est temps que le ministère revienne à la raison et tienne compte du mal-être des élèves et des professeur·e·s généré par une réforme du lycée et du baccalauréat menée à marche forcée.

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