Lille, 17 juin 2025
Communiqué de presse
Des centaines de convocations pour les mêmes jours à l’écrit et à l’oral du bac : les professeur·es de SES n’ont pas le don d’ubiquité !
Alors que débutent les épreuves du baccalauréat 2025, l’APSES s’indigne des conditions de travail des correcteurs·ices des écrits convoqué·es pour intervenir simultanément dans les jurys du Grand oral : une double mission impossible à réaliser.
Un jour ouvré pour corriger 35 copies : comment évaluer les candidat·es au baccalauréat de façon juste ?
Dans les académies franciliennes et dans l’académie d’Aix-Marseille, des centaines de correcteurs·ices des épreuves écrites du baccalauréat ont reçu une convocation simultanée pour siéger dans les jurys du Grand oral. Cette double mission implique que les correcteurs·ices concerné·es, notamment plus de la moitié des professeur⋅es francilien·nes, n’auront qu’un ou deux jours ouvrés pour corriger leurs copies quand leurs collègues d’autres académies en auront jusqu’à 8 !
C’est une situation inacceptable qui conduit à :
- menacer la santé des professeur⋅es de SES puisqu’être en situation de devoir mal faire son travail est un facteur important de risque psychosocial ;
- fausser l’égalité de traitement des candidat⋅es au baccalauréat et ne pas reconnaître la juste valeur du travail fourni par les élèves des académies concernées, qui représentent 1 élève sur 3 passant l’épreuve de SES.
En grève pour faire son travail : la double peine ?
Les professeur·es de SES sont attaché·es à la réussite et au respect du travail des élèves, le baccalauréat étant l’aboutissement de leurs années de scolarité au lycée ; mais ils et elles se retrouvent face à un dilemme : bâcler la correction des copies pour assurer la mission d’évaluateur·ice du Grand oral ou mettre en péril leur santé pour compenser des dysfonctionnements organisationnels. L’APSES appelle à refuser cette insupportable situation.
Si l’administration prenait la décision administrative d’assimiler ce refus à une grève, sanctionnant des collègues pour « service non fait », cela signifierait que dans l’Education Nationale, il est devenu nécessaire de « faire grève » pour travailler. Une situation absurde, puisque les professeur⋅es seront au travail en train de corriger le baccalauréat !
L’APSES demande donc urgemment de revoir les conditions de corrections des épreuves de baccalauréat, écrites comme orales. Plus profondément, ce nouveau couac souligne à nouveau la nécessité de questionner le fonctionnement du lycée et du baccalauréat, profondément réformés sous le ministère Blanquer.