Paris, le 20 mai 2020

Interpellé le 11 mai sur Europe 1 par un enseignant admissible à un concours interne de l’Éducation nationale, qui dénonçait vivement la décision de reporter les oraux d’admission « en septembre », le Ministre de l’Éducation a confirmé que « oui, la décision [était] prise », et « qu’il était impossible de faire mieux sur le plan organisationnel » pour les 4000 personnes admissibles à « ce type de concours ».

C’est bien vite balayer les très grandes difficultés auxquelles les admissibles vont devoir faire face !

Depuis l’annonce du nouveau calendrier de déroulement des concours de l’enseignement par le Ministre mi-avril, les candidat.e.s admissibles aux concours internes n’ont cessé de dénoncer les conséquences désastreuses que cela entraînerait sur leurs conditions de travail et de vie et elles/ils ont multiplié les appels pour que le Ministre revienne sur sa décision : mails, pétitions, courriers, sollicitations de député.e.s, témoignages des intéressée.e.s…

Comment concilier préparation des oraux et des cours, de surcroît dans ce contexte très particulier que sera la rentrée 2020 ? Les besoins des élèves seront encore plus grands qu’habituellement en raison du confinement et de la fermeture des établissements scolaires, alors qu’au lycée les professeurs et les élèves devront aussi faire face à la mise en place de la réforme et des changements de programmes.

Le prolongement de la précarité des enseignant.e.s contractuel.le.s, du fait du report des oraux après l’été, est d’autant plus inadmissible qu’elles/ils exercent le plus souvent dans des conditions dégradées (compléments de services, rémunérations) depuis déjà plusieurs années. De plus, alors même qu’elles/ils suppléent aux défaillances de recrutement de l’État, ces collègues seront les plus exposé.e.s aux suppressions de postes liées à la réforme des lycées, subissant de plein fouet le mépris de leur Ministre de tutelle.

Comment s’effectuera l’affectation des lauréat.e.s ? Si elles/ils sont en poste en septembre, devront-ils changer d’établissement, voire de région, en novembre ?

– En cas d’échec aux oraux de septembre, comment trouver le temps pour préparer le dossier d’admission qui est à rendre dès novembre, pour candidater à la session suivante ?

– Enfin, pourquoi ce traitement particulier pour les 4000 collègues admissibles à l’interne alors que les candidat.e.s admissibles aux concours externes pourront passer les oraux entre mi-juin et mi-juillet ?

L’APSES soutient les candidat.e.s concerné.e.s et demande au ministère de l’Éducation nationale d’écouter les collègues et leurs représentant.e.s. pour qu’une solution soit trouvée. Il en va de la qualité des conditions de travail pour les enseignant.e.s et leurs élèves, dans une période déjà bien assez compliquée.

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