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Communiqué de l’APHG, de l’APL, de l’APPEP et de l’APSES

Le renfort des disciplines au lycée commence par leur respect

La réforme du baccalauréat et du lycée général définit onze « Spécialités ». Seulement deux
d’entre elles sont bi-disciplinaires : « Histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques »
et « Humanités, littérature, philosophie ». La première sera enseignée par les professeurs
d’histoire-géographie et de SES ; la seconde par les professeurs de lettres et de
philosophie.

Jean-Michel Blanquer ne cesse de répéter qu’il veut renforcer les disciplines. Pourtant, cette
innovation ne peut que les affaiblir et, avec elles, la qualité de l’enseignement proposé aux
élèves.

En effet, l’épreuve du baccalauréat à laquelle ces spécialités prépareront pourra être
corrigée indifféremment par des professeurs des deux disciplines participant à la spécialité.
Imaginerait-on qu’en sciences les questions de physique-chimie soient corrigées par les
professeurs de sciences de la vie et de la terre, et vice versa ? La qualification professionnelle des enseignants, attestée par leurs concours de recrutement, est ignorée, la
qualité de la formation intellectuelle proposée aux élèves est méprisée, tout comme l’égalité
de la correction des candidats au baccalauréat.

En outre, la répartition horaire entre les disciplines n’est pas garantie, et sa détermination
devrait dépendre d’arbitrages locaux, créant non seulement une concurrence délétère entre
des enseignants censés travailler en commun, mais également une inégalité de traitement
des lycéens selon leur lieu de scolarisation.

Nos associations refusent que la définition des savoirs enseignés aux élèves dépende de
considérations purement gestionnaires.

Si ces spécialités bi-disciplinaires devaient être maintenues, elles exigent donc :
‣ un cadrage national de la répartition des horaires, afin que cet enseignement ne soit
pas soumis aux aléas de la gestion locale et que les professeurs ne soient pas, une
nouvelle fois, mis en concurrence ;
‣ la présence de ces spécialités dans tous les lycées ;
‣ une épreuve terminale constituée de deux exercices distincts, corrigés par les
professeurs de la discipline enseignée.

Paris, le 9 avril 2018

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