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21/03/2017
L’Académie des sciences morales et politiques, l’une des cinq académies de l’Institut de France, souhaite une réforme des programmes d’économie au lycée. Un enseignement qu’elle juge trop « encyclopédique » et qui représente « une menace pour la démocratie ».
Le marché et l’entreprise au cœur de l’enseignement de l’économie au lycée. C’est ce que souhaite l’Académie des sciences morales et politiques, l’une des cinq académies de l’Institut de France, qui estime qu’une « réforme ambitieuse de l’enseignement des sciences économiques demeure indispensable ».
« L’incompréhension des Français face aux mécanismes économiques les plus simples, et leur manque de confiance dans les marchés qu’ils pratiquent le long de leur vie, sont des handicaps et des sources de blocage d’une importance majeure pour l’économie et la société française. Ils constituent aussi une menace pour la démocratie. »
« Renforcer le poids des sciences économiques »
Dans un avis rendu public lundi, l’institution – fondée en 1832 – considère qu’il est « essentiel non seulement de maintenir, mais en fait de renforcer le poids des sciences économiques dans l’enseignement secondaire ».
« Il est impossible à un citoyen de participer pleinement à l’exercice de la démocratie sans une compréhension réelle des grands enjeux économiques; et les outils nécessaires à cette compréhension devraient être offerts à l’ensemble des élèves. »
« Renoncer à parler superficiellement de tout »
L’Académie dénonce un enseignement actuel à l’ambition « encyclopédique démesurée, illusoire et finalement néfaste » et estime qu’il faut « renoncer à parler superficiellement de tout, pour consacrer beaucoup plus de temps, d’efforts et de pédagogie aux concepts et mécanismes de base ». Elle considère que les méthodes pédagogiques devraient davantage s’intéresser à la microéconomie.
« Le savoir économique contemporain repose avant tout sur une compréhension profonde des concepts et de mécanismes fondamentaux, dont: le fonctionnement des mécanismes de marché, c’est-à-dire essentiellement la formation des prix par équilibre entre offre et demande », un sujet « indépendant de tout jugement normatif; que l’on soutienne la réglementation des marchés ou que l’on s’y oppose ». « Le fonctionnement de l’entreprise », mais aussi « les incitations économiques, et leur rôle central dans le comportement des individus ».
Les propositions ont été déposées mi-mars au Conseil supérieur des programmes.