Paris, le 29 juin 2019 :

Le Ministre de l’Education Nationale, dans sa lettre de mission du 20 juin 2019, demande à la Présidente du Conseil supérieur des programmes de « proposer des enseignements plus explicites, plus précis et plus complets sur (…) les « enjeux relatifs à l’environnement et à la biodiversité ». Ainsi, il « souhaite que [le CSP] renforce les éléments ayant trait au changement climatique, au développement durable et à la biodiversité dans les programmes ».

L’APSES se réjouit de cette prise de conscience qui va tout à fait dans le sens de ses préoccupations pour la formation des élèves dans l’ensemble des disciplines suives, mais également de ses demandes pour l’enseignement des Sciences économiques et sociales.

En effet, dès la publication des programmes de SES en janvier dernier, l’APSES dénonçait la suppression des références à la taxe carbone, en Seconde comme en Première, dans les chapitres sur le marché. En mars, l’APSES réitérait sa demande que « les problématiques écologiques prennent toute la place qui devraient leur revenir dans les programmes de lycée ».

L’actualité nous rappelle chaque jour qu’il est urgent de s’emparer des enjeux écologiques. Nous ne doutons donc pas que le CSP ait à cœur d’intégrer ceux-ci dans les programmes de manière beaucoup plus explicite et transversale qu’actuellement, en les articulant aux enjeux économiques et sociaux.

A cet égard, l’APSES se félicite qu’un chapitre soit à nouveau dédié à l’environnement dans le projet de programme de Terminale. Toutefois, afin de véritablement s’emparer de l’enjeu environnemental, des aménagements semblent nécessaires dans l’ensemble des programmes de SES au lycée.

Ainsi, dans le chapitre sur la croissance, l’innovation est présentée comme la seule véritable solution à la crise climatique et environnementale actuelle, alors même que cette affirmation fait fortement débat dans la communauté scientifique. A la question de savoir si la croissance est compatible avec la préservation de l’environnement, le projet de programme de terminale répond exclusivement oui, sans interroger les finalités de la quête de croissance.

Quant au chapitre sur le commerce international, il fait l’impasse sur les effets environnementaux de l’internationalisation des flux commerciaux et des processus productifs, alors qu’il s’agit d’une des causes majeures du réchauffement climatique, de la disparition d’espèces et de ressources rares.

L’APSES réitère donc sa demande d’introduire les enjeux écologiques de manière transversale dans les programmes : en faisant réapparaître la question de la taxe carbone, mais également en traitant la question de la transition écologique dans les domaines de la production, de la consommation et de l’emploi, en Seconde comme en Première. Il s’agirait aussi d’aborder, en Terminale, les controverses sur la croissance et le commerce international en matière de préservation de l’environnement.

L’APSES espère donc vivement être entendue sur ces améliorations des programmes. Il en va de la qualité de la formation intellectuelle des élèves qui auront à se positionner et à agir, en tant que futur.e.s professionnel.le.s, consommateur.trice.s et citoyen.ne.s face à ce qui constitue l’enjeu central de notre siècle..

Alors, le gouvernement pourrait contribuer à traduire en actes « l’ambition écologique » affirmée dans le discours de politique générale du Premier Ministre le 12 juin dernier.

 

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