L’APSES dénonce la remontée généralisée des notes des épreuves de spécialité du bac 2023 © Getty Images

Depuis mercredi 12 avril, les élèves de terminale peuvent consulter leurs notes aux épreuves de spécialités du bac 2023, qu’ils ont passées les 20, 21 et 22 mars dernier. Ces notes, qui compteront pour un tiers de la moyenne finale du baccalauréat, seront prises en compte dans Parcoursup.

Dans un communiqué publié le 11 avril, l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) déplore le « bidouillage organisé pour masquer la réalité » autour de ces notes.

Une « aberration générée par le bac Blanquer »

Dans plusieurs académies, « les correcteurs et correctrices de spécialité SES ont découvert stupéfait·es, vendredi, que les notes de leur lot de copie avaient été arbitrairement remontées par l’institution », affirme ainsi l’APSES, qui dénonce une « harmonisation à la hache ». En effet, « il s’agit d’une remontée généralisée des notes, par lot entier », et non d’une harmonisation comme il existait préalablement, consistant à « étudier avec les correcteurs et correctrices les raisons pour lesquelles leur lot de copie pouvait avoir une moyenne ‘statistiquement anormale’ ».

Une remontée qui aurait pour but de compenser les différences entre les sujets travaillés par les élèves, qui n’étaient pas les mêmes selon leur jour de passage de l’épreuve. C’est une « aberration générée par le bac Blanquer », selon l’APSES, car « faire passer les élèves d’une même spécialité sur deux jours avec des sujets différents implique nécessairement des niveaux de difficulté différents ».

Un traitement inégalitaire des candidats

Dans le Huffington Post, le secrétaire général du SUI-FSU Éric Nicollet pointe également du doigt cette inégalité due aux différences de sujets, qui « n’ont pas exactement le même niveau de difficulté », selon lui. « Du coup, les notes d’un sujet peuvent présenter des différences assez importantes avec celles de l’autre, et cela crée une inégalité de traitement des candidats ».

L’harmonisation dans ce contexte « n’a pas de sens car les élèves n’ont pas été tou·tes été interrogé·es sur les mêmes points du programme », ajoute également l’APSES dans son communiqué. Et cela « rend l’épreuve totalement artificielle », estime Éric Nicollet.

Le calendrier du bac à revoir

Depuis plusieurs mois, l’APSES alerte sur le calendrier du baccalauréat 2023, qu’elle considère comme « une aberration pédagogique ». Dans son communiqué, elle estime d’ailleurs que ces remontées de notes « masquent la dégradation des conditions de formation des élèves ». En effet, « après six mois d’un bachotage absurde […] une partie des lycéen·nes sont arrivé·es aux épreuves écrites de mars avec des fragilités évidentes », et cette augmentation des notes donne « l’illusion que ces élèves sont correctement préparé·es aux attentes du supérieur alors qu’on ne leur en a pas laissé le temps ».

L’association demande donc « la remise à plat de la réforme du lycée et de la réforme du baccalauréat », ainsi que le report des épreuves de spécialité au mois de juin.