« Redonner de la valeur au bac » : Pierre Mathiot, l’architecte du bac 2021, nous explique ses propositions

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Fin des filières, introduction du contrôle continu, grand oral et risques d’accroissement des inégalités sociales : Pierre Mathiot, chargé par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer de produire le rapport dont s’inspirera la réforme du bac, répond à nos questions.

Le marathonien est détendu. Grand amateur de course à pied, Pierre Mathiot a été chargé fin novembre par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, dont il est proche, de préparer un rapport devant servir de base au baccalauréat du futur. Après des centaines d’heures d’auditions et des déplacements dans toute la France, le résultat est là : le « rapport Mathiot » préconise la plus grande transformation du bac depuis 1962. Fin des filières S, ES et L, remplacées par des choix de matières « majeures » ; mise en place d’une forte dose de contrôle continu ; réduction drastiques du nombre d’épreuves (d’une dizaine à quatre en terminale) ; instauration d’un « grand oral »… L’ancien directeur de Sciences-Po Lille propose de chambouler dans les grandes largeurs le bac, totem républicain réputé inoxydable. C’est avec décontraction et franchise qu’il a répondu aux questions de Marianne, dans un troquet à côté de la maison de Radio France. En sirotant son Perrier, Pierre Mathiot nous expose en profondeur les mécanismes de « son » nouveau bac idéal, qui pourrait voir le jour en 2021.

Marianne : En quoi le baccalauréat ne fonctionne-t-il pas ? Que doit changer votre rapport, et la future réforme ?

Pierre Mathiot : La réflexion est partie de trois « problèmes », de natures assez diverses, que pose le bac actuel. Le bac est d’abord un « monstre administratif ». Son coût, autour de 70 à 80 millions d’euros, n’est certes rien par rapport au budget de l’Education nationale. Mais intrinsèquement, il est très lourd à organiser, notamment parce qu’il concerne des centaines de milliers d’élèves : des millions de copies, de sujets, entre 10 et 16 épreuves, les corrections, les risques d’accidents industriels, de fuites…

Deuxième problématique, ce qu’on appelle dans le jargon la « valeur certificative » : que vaut mon 10, mon 11, mon 20, mon 21/20 au bac ? L’enjeu n’est pas de réduire le nombre de bacheliers. La société française a vocation à avoir au moins 80% d’admis au baccalauréat. L’élévation du niveau général de diplôme dans notre pays est en revanche un enjeu. Quelle est la valeur de la note ? L’enjeu n’est pas moins de bacheliers mais « mieux » de bacheliers. Nous avons une exigence d’honnêteté par rapport aux jeunes : le bac que vous obtenez, ce n’est pas de la fausse monnaie : il doit correspondre effectivement à votre niveau ! On a des élèves qui arrivent dans le supérieur avec, reconnaissons-le, des formes de surnotation. Elles sont en partie liées à des consignes de remontée des notes qui doivent cesser mais aussi à tout un jeu d’options, de matières dont la note ne compte que si elle est au-dessus de 10… à un moment, que vaut la mention obtenue par l’élève ? Il faut donc rehausser la valeur du bac. Ce n’est pas discriminant socialement : par exemple, les options ou épreuves facultatives sont aujourd’hui fonction croissante du milieu social. Prenez un élève qui choisit EPS (sport, ndlr) en option, et un autre qui prend latin. Il existe des différences sociales entre les deux, cela est notamment démontré par les statistiques du CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire, ndlr). Le latin est coefficient 3, la note moyenne est de 17. L’EPS est coefficient 1, et un élève sur quatre n’a pas la moyenne. On en est arrivé, par sédimentation de petites décisions, à une situation où il est plus facile d’obtenir le bac avec mention Très bien quand on vient d’un milieu aisé. C’est une sorte de monde à l’envers !

Enfin, le baccalauréat est globalement déconnecté de l’enseignement supérieur. Il compte pour 0 dans l’orientation, il est organisé de telle manière que 90% des élèves ont déjà leur affectation dans le supérieur avant de le passer. Or on doit être dans un continuum de formation entre le collège, le lycée, le bac et le supérieur. Trop souvent, pour la société, le bac représente la fin de l’histoire. Cela pouvait se concevoir quand seulement 15 à 20% de la population avait ce bac. Aujourd’hui, on a 520.000 lauréats du bac général ou technologique qui aspirent à une licence, voire de plus en plus souvent un master.

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer vous a-t-il posé des conditions, ou formulé des principes, lorsqu’il vous a confié fin novembre la tâche de produire ce rapport ?

Aucun. La seule chose qu’il m’a rappelée, ce sont les engagements du président de la République, qui sont assez limités sur ce sujet : réduire le nombre d’épreuves en terminale et instiller du contrôle continu. Cela a été le seul élément. J’ai accepté la mission parce que je sentais que ma feuille de route était libre. La contrepartie est que ce rapport est personnel, et que le ministre est libre de s’en emparer comme il l’entend. Aujourd’hui, le bac est malheureusement un sprint pour beaucoup d’élèves. Ils passent les épreuves au forceps et ont tout oublié sitôt le bac obtenu !

Votre rapport préconise d’abandonner l’examen national de fin de terminale et de faire passer la majorité des matières en contrôle continu (40% de la note). C’est la fin d’un rituel républicain…

Aujourd’hui, le bac ne sert qu’à valider l’admission dans l’enseignement supérieur. Dès lors qu’il doit rester le premier grade du supérieur, il faut établir un vrai lien avec ce qui se passe dans le « sup », pour le revaloriser. Dans les propositions que je fais, les trois quarts de ce qui détermine l’obtention du bac seront connus avant l’orientation. Cela servira d’information pour éclairer l’appréciation des collègues de l’enseignement supérieur. Le « contrôle continu », a bien sûr vocation à alléger le moment de l’examen terminal, c’est évident. Mais il donne aussi un sens au lycée, au niveau pédagogique. Aujourd’hui, le bac est malheureusement un sprint pour beaucoup d’élèves. Ils bossent de manière très décousue au lycée car ils savent qu’ils vont tout jouer sur 10, 12, 16 épreuves pendant quinze jours, donc ils se mettent à bachoter de façon un peu mécanique et taylorienne à partir des vacances de printemps. Cela s’accompagne d’ailleurs d’un absentéisme croissant et important au lycée. Après, ils passent les épreuves au forceps et ont tout oublié sitôt le bac obtenu !

Il est bien que certaines épreuves reposent sur un examen final. Mais il doit y avoir une valorisation de l’endurance : c’est bien qu’un élève soit évalué en cours de cursus. Il n’y a pas d’élitisme caché là-dedans. Le bachotage effréné est d’ailleurs plus favorable aux élèves des milieux plus aisés, avec des parents qui préparent leurs élèves à grands coups de cours particuliers !

L’orientation des élèves avec le système Parcoursup permet aux universités, jusqu’ici non sélectives, de comparer les dossiers des élèves. Il est inévitable que les élèves des grands lycées parisiens seront favorisés par rapport à ceux qui étudient en zone d’éducation prioritaire…

Le lycée et le bac aujourd’hui en France sont très profondément inégalitaires. Il suffit de regarder le profil social des élèves du bac S avec option maths, et de comparer avec les élèves du bac L sans option… Entre les lycées, il y a bien sûr des inégalités. J’ajoute que plus de 50% des élèves du bac général et technologique sont déjà admis dans des filières sélectives sur dossier, des dossiers totalement non-anonymes. Leurs parents, et les professeurs, ne voient alors pas de problème au non-anonymat, alors que c’est le cas pour le bac. C’est étonnant, un peu schizophrène.

La France est un pays républicain, attentif à l’égalité de tous devant l’examen. Vous proposez dans votre rapport de maintenir cinq épreuves par examen (français, « grand oral », philosophie et deux matières « majeures » au choix), et d’évaluer tout le reste en contrôle continu. Ceci ne risque-t-il pas de créer un bac dont la valeur serait différente dans chaque lycée ?

Je suis moi-même hésitant sur le contrôle continu et d’ailleurs je n’aime pas trop le mot, qui peut être très connoté. J’ai proposé 3 options pour évaluer les matières en continu, qui présentent chacune des avantages et inconvénients. Première option, celle des épreuves standardisées et ponctuelles : c’est la solution la plus républicaine mais elle fait potentiellement peser des contraintes organisationnelles fortes sur le lycée. Le temps que les lycées passeront à gérer cela ne pourra pas être utilisé pour accompagner mieux les élèves, par exemple. A l’inverse, la prise en compte des seuls bulletins de notes est très intéressante en termes de souplesse et de confiance donnée aux lycées et aux enseignants, mais elle peut effectivement poser la question des inégalités entre élèves et entre lycées. Elle favorise aussi l’assiduité des élèves jusqu’au bout car un dernier bulletin comptant pour le bac serait délivré à la toute fin de la classe de terminale. La troisième option, c’est un mélange des deux : un peu de bulletins, un peu d’épreuves communes. Cela peut permettre de sécuriser la réussite de la réforme.

Si on choisit de faire passer des examens communs à tous les élèves, cela force les profs à se calquer sur le même rythme d’apprentissage pour des évaluations qui auraient lieu à intervalles réguliers. Pas très flexible, non ?

Vous posez la question de la standardisation. On peut s’en sortir avec des banques nationales de sujets, qui peuvent même être publiques. Par exemple, avec 250 sujets d’histoire. On peut tout à fait imaginer qu’un bassin de lycées décide que tel jour, ce sera l’examen d’histoire, et qu’ils tirent un sujet correspondant au programme enseigné : standards nationaux, adaptation locale. Idem sur les corrections anonymes. Il faut une forme de souplesse : dans un gros lycée, avec cinq profs d’histoire-géo, on peut rester dans le même lycée mais anonymiser. Si quatre lycées se mettent ensemble pour corriger, on n’est pas obligé d’anonymiser car cela prend du temps administratif. Si cette solution était retenue par le ministre, je pense que l’on devrait être inventifs et laisser de l’autonomie d’organisation aux établissements.

Vous souhaitez mettre fin à l’organisation du bac par filières (S, ES, L pour le bac général), et lui substituer un système où chaque élève choisirait deux matières « majeures » et deux « mineures ». Là aussi, on crée un bac à la carte.

Aujourd’hui, le choix des filières en France est souvent un choix défensif. Y compris en S : vous avez énormément de jeunes qui prennent S, et pas que des bons élèves, parce qu’ils pensent que c’est « le bac général de la filière générale ». Beaucoup d’ES n’ont pas été pris en S, beaucoup de L n’ont pas été pris en S et on voulait les envoyer en STMG… Il y a une forme de schizophrénie à la française, beaucoup d’orientation se fait soit par pur pragmatisme – on va en S parce qu’on ne sait pas quoi faire – soit de façon défensive. Il y a donc beaucoup de déception par rapport au contenu des cours, et les élèves sont pris dans des « cylindres » non modulables.

Moi je cherche à améliorer le système. Bien sûr, le choix des majeures et des mineures peut créer des inégalités. En seconde, j’ai prévu deux heures par semaine d’accompagnement (trois heures en première) qui doivent informer les élèves de la « carte du restaurant », sans les stresser. Ce n’est pas une orientation définitive. Les élèves ont le droit à l’erreur, le « droit de traîner intelligemment leur hésitation ». Les profs doivent expliquer aux élèves (et bien sûr d’abord à ceux qui sont éloignés des « codes ») en quoi consiste le nouveau système, quels sont les enjeux. Il ne faut surtout pas que les attendus de Parcoursup imposent de suivre telle majeure, ou telle mineure de façon impérative et fassent « descendre » le stress de l’orientation à la fin de la seconde. Les heures d’accompagnement sont un vrai outil de démocratisation qui doit permettre à chaque élève de choisir ses matières en lien avec son projet dans le supérieur.

Concernant le choix des « majeures », il faut préserver l’égalité territoriale. Je préconise donc la mise en place de neuf duos de matières majeures. Bref, un menu national, que tous les restaurants – les lycées – s’efforcent de proposer. Dès lors que ces neuf menus sont proposés, on encourage les lycées à proposer des majeures d’établissement. C’est un équilibre entre équité territoriale et possibilité pour les établissements de se différencier. Par exemple, à Tourcoing, je connais un lycée très proche de « la Plaine images », un espace tout plein d’entreprises numériques et de start-up. Cet établissement aurait tout intérêt à proposer une majeure art-informatique. Arrêtons l’assignation à résidence : pourquoi un lycée du 9-3 ne pourrait pas assumer une forme de distinction, et proposer des majeures d’établissement ? Ce ne sera pas la compétition entre les bahuts, puisque 9 majeures communes nationales seront proposées dans chaque établissement.

A quoi servent les matières « mineures », deux par semestre, qui ne sont pas évaluées par examen ? Qu’est-ce qui les différencie des matières du tronc commun ?

Déjà, vous avez des matières en mineure qui ne sont pas dans le tronc commun. Deuxième distinction, les programmes et les niveaux d’intensité. Prenons un exemple : il y aura des maths en première dans le tronc commun, et on pourra aussi prendre des maths en majeure et en mineure. Le gamin qui veut faire beaucoup de maths doit pouvoir en avoir sept ou huit heures par semaine. Les mineures représentent entre 4 et 6 heures par semaine en première et en terminale. C’est très minoritaire par rapport au reste, au niveau des emplois du temps. Un gamin qui est en maths-physiques en majeur, il va pouvoir prendre par exemple 1 à 4 semestres de SES (sciences économiques et sociales, ndlr) en mineure : c’est modulable. Comment on organise cela ? Les programmes des disciplines sont évidemment importants, il faut prévoir des intensités de programmes différentes. Un élève devrait pouvoir préciser un niveau 1, 2, 3 ou 4 dans chaque matière, selon le nombre de semestres qu’il a suivi.

Votre proposition, qui offre beaucoup de personnalisation aux élèves, signifie-t-elle la fin des classes ?

Aujourd’hui, sur une classe de 35 élèves, il y a déjà 30 emplois du temps différents, avec toutes les options proposées. Avec cette proposition de réforme, il y aurait environ 15 heures de tronc commun en première. Ensuite, on peut imaginer que pour tous ceux qui ont pris par exemple la majeure maths-physique, et ceux qui ont choisi maths-informatique, le proviseur peut décider de les mettre ensemble pour les cours de tronc commun et les cours de majeure maths. Il n’y aura pas de grand changement par rapport à aujourd’hui, sauf si un lycée décide de changer sa manière d’organiser les emplois du temps. Je défends l’autonomie. Mais il doit y avoir un système d’équilibrage : je propose ainsi de réformer les conseils d’administration des lycées pour que les questions pédagogiques soient soumises à la majorité des deux tiers. Ainsi, les profs pourraient bloquer une décision du proviseur qui les mécontenterait en matière d’emploi du temps. Cela incite aussi les profs à s’impliquer dans tout cela.

Les enseignants de sciences économiques et sociales, matière qui n’est pas dans le tronc commun, sont inquiets d’une marginalisation de leur matière…

Les SES sont probablement la matière dont je suis le plus proche. Par rapport à la filière ES actuelle, un élève vraiment intéressé par les SES pourra avoir autant sinon plus d’heures. Concernant l’accès de tous aux SES, il fallait faire des choix et en effet mon option centrale ne propose pas que les SES soient concernées, mais je fais une proposition alternative qui les concerne.

Les épreuves de majeure sont passées au retour des vacances de Pâques. Il faudra avoir fini les programmes extrêmement tôt dans l’année.

Soyons honnêtes : aujourd’hui, dans les lycées, les conseils de classe se passent le 25 mai. Ma réforme avance la date de l’échéance de trois semaines. Cela permet de faire entrer les matières de majeure dans Parcoursup, et il restera ensuite quatre semaines avant les épreuves de philosophie et de grand oral. Rien n’empêche un lycée de se réorganiser. Prenons un exemple : un gamin a maths-physique en majeure, et il passe un grand oral sur un sujet qui associe maths et physique. Les profs peuvent alors organiser leur enseignement pour préparer au grand oral ! Ce grand oral, solennel, républicain, compte pour 15% de la note finale : évidemment, les profs peuvent alors y consacrer une bonne part de leurs cours.

Ce grand oral ne risque-t-il pas de discriminer les élèves socialement défavorisés, en évaluant leur culture personnelle ?

Que font les élèves au lycée ? Quelles sont les compétences auxquelles ils sont préparés ? Est-ce qu’il leur manque des choses ? Oui, l’oralité. Un oral, ça a du sens. Ce n’est pas un oral type Sciences Po ou similaire au « colloquio » italien, qui évalue la culture générale. C’est un grand oral que l’on prépare, qui vient sanctionner un travail mené par les élèves dans la durée, éventuellement en collectif. Ce n’est pas un piège, l’élève choisit un sujet qui lui plaît. On peut bosser tout seul, faire quelque chose en anglais, faire des lectures d’œuvre – la lecture comparée des œuvres intégrales d’Edwy Plenel et Jean-François Kahn, par exemple ! -, présenter un objet… En bac techno, un oral sur projet existe déjà, et personne n’a fait remarquer que c’était discriminant socialement. Bien évidemment, le grand oral devra être préparé sur le fond et la forme et très en amont de sa soutenance. Il devra aussi reposer sur des critères précis.

Pour moi, ceux qui parlent d’inégalités sociales à propos du grand oral ne sont pas loin de faire de l’assignation à résidence. Leur idée, c’est de dire « Comme les pauvres ne sont pas capables de s’exprimer correctement, on ne fait pas d’oral« . Au-delà des préjugés de de classe que cela induit, cela signifierait aussi qu’il ne faut pas faire de philosophie à l’écrit… voire qu’il ne faut rien évaluer du tout car tout évaluation est socialement située ! Franchement, allons dans un lycée du 9-3 dans lequel il y a des conférences d’éloquence, ou dans un lycée de milieu populaire appartenant au programme de démocratisation que je dirige à Lille : dites aux gamins, « j’avais pensé à organiser un grand oral, mais des profs du lycée Henri-IV et des lecteurs de Marianne ont dit que les pauvres n’y arriveraient pas. Vous en pensez quoi ? » Ils vont vous dire, « C’est quoi ces bouffons ?! » Il y a des enfants timides dans les quartiers bourgeois, et des slameurs, des rappeurs, des tchatcheurs, qui vont être bien au grand oral ! Postuler qu’un oral solennisé serait fondamentalement discriminant, c’est discriminant socialement.

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