Présent.e.s :

Pour l’APSES : Solène Pichardie (co-présidente), Benoît Guyon (co-président), Anna Dreuil (co-secrétaire générale), Olivier Louail (co-secrétaire général)

Pour l’Inspection Générale de SES : Christophe Lavialle (Doyen), Frédéric Carluer

1. Grand oral

APSES :

L’APSES est opposée à la mise en œuvre du Grand Oral en l’état. L’APSES est favorable à une épreuve orale, mais selon d’autres modalités.
En l’état, l’épreuve pose problème : il n’y a pas suffisamment de moyens dédiés (heures à l’emploi du temps) et les effectifs d’élèves sont trop lourds pour assurer un accompagnement efficace. De plus, la partie 3 de l’épreuve dédiée à l’orientation est éminemment problématique.
L’APSES a lancé une enquête sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette première session 2021 de Grand Oral. Voici quelques résultats partiels, qui portent sur 395 répondant.e.s :
• Près de 80% des collègues estiment que la préparation des élèves a été peu ou très peu satisfaisante. A l’aide des items de libre expression présents dans l’enquête, on peut avoir une compréhension fine des raisons de cette insatisfaction : c’est dû à la fois aux conditions spécifiques de l’année, mais aussi plus structurellement au manque de moyens spécifiques pour accompagner les élèves.
• De nombreuses irrégularités ou difficultés ont été remontées par les collègues :
◦ Certaine.s candidat.e.s ont présenté un seul sujet aux jurys.
◦ Il est arrivé qu’aucun membre du jury n’enseigne l’une des 2 spécialités du ou de la candidat.e.
◦ La présence de membres de jury “naïfs” (n’enseignant pas la discipline à évaluer) a posé des problèmes spécifiques aux SES : certain.e.s collègues posaient aux élèves des questions sans pertinence scientifique, du fait que les sujets SES sont parfois perçus comme des sujets de culture générale qui ne s’appuieraient pas sur des savoirs constitués. C’est problématique pour la discipline, mais aussi pour l’évaluation des élèves (au moment de fixer la note mais aussi pendant le déroulement de l’épreuve, puisque les questions ou affirmation des jurys “naïfs” peuvent les déstabiliser et leur faire perdre pied).
◦ Le caractère très problématique de la partie 3 sur l’orientation a été très largement souligné : les formations présentées par les élèves ne sont pas toujours connues du jury, ce qui rend parfois difficile de poser des questions pertinentes ; Les présentations des élèves peuvent dériver sur un terrain très personnel, inapproprié lors d’un oral d’examen ; Il est aussi très difficile de savoir comment noter cette partie d’épreuve: on ne sait pas précisément ce qu’on évalue (il y a des risques d’entériner des inégalités sociales (tou.te.s les élèves n’ont pas le même accompagnement à l’orientation dans leur famille; n’ont pas les mêmes opportunités de faire des stages ou des séjours à l’étranger…).
• Des difficultés spécifiques concernant la formation des collègues ont également été remontées :
◦ 21,5% des collègues n’ont pas été convoqué.e.s à une réunion d’entente ou d’harmonisation.
◦ Il y eu une grande disparité des consignes d’évaluation selon les académies.
◦ Il ne semble pas y avoir eu de jurys d’harmonisation des notes du Grand Oral, alors que les disparités de notation entre jurys sont énormes, ce qui pose des problèmes d’égalité de traitement entre les candidat.e.s.
• On constate aussi des disparités énormes dans les convocations des collègues (entre ½ et 10 demi-journées ; entre 3 et 84 élèves à faire passer sur la semaine…). Cela pose des problèmes de conditions de travail des collègues, mais aussi de capacité à évaluer correctement les élèves (avec un trop grand nombre d’élèves à évaluer, l’attention risque de diminuer). Il faut aussi penser la répartition de la charge de travail en tenant également compte des oraux de rattrapage et du jury.

IG de SES : Il n’y a pas réellement de surprises dans ces remontées. L’IG a obtenu également des remontées de la part des IA-IPR qui faisait état de dysfonctionnements, variables selon les académies, même si l’IG ne dispose pas de données quantitatives précises.
Certains problèmes sont conjoncturels (désorganisation liée au contexte de pandémie, problèmes techniques ponctuels, difficultés liées au fait que c’est la première année où l’épreuve est organisée), mais il y a aussi certaines difficultés structurelles de l’épreuve. On peut imaginer que des solutions vont être mises en place pour pallier ces défauts.
Il n’est pas de la compétence ni du ressort de l’inspection générale de se prononcer sur la question des moyens.
L’IG pense que l’épreuve est réellement intéressante. Concernant la partie sur l’orientation : il faut renforcer les dispositifs d’accompagnement à l’orientation dans les établissements et construire les dispositifs collectifs « d’éducation à l’orientation » qu’implique et qu’annonce la réforme du lycée, et dont la troisième partie du GO est un débouché logique..
Les dysfonctionnements constatés seront remontés par l’IG (notamment, les problèmes liés aux questions des jurys “naïfs” sur les sujets de SES et en particulier en sociologie).
A cet égard, pour éviter que les élèves soient mis en difficulté par les jurys “naïfs”: il faut inciter les élèves à donner des exemples empiriques et associés à des auteurs, pour éviter que ce soit perçu comme l’expression d’une opinion non fondée sur des connaissances.

APSES : Lors d’une présentation de 5 minutes il est très difficile pour les élèves de sourcer leurs propos.

IG de SES : Ce format apprend aux élèves à basculer dans le supérieur. il se rapproche d’un entretien quelconque dont le format leur sera très utile dans leur futur professionnel proche. Si l’on devait oser un comparatif, on pourrait dire qu’il est similaire dans une certaine mesure à l’exercice “ma thèse en 180 secondes”, même si on ne peut évidemment pas comparer les deux (ne serait-ce qu’au regard du niveau attendu).
On peut concevoir que les élèves soient déstabilisés. Mais effectivement, il faut que les élèves apprennent à asseoir le caractère scientifique des propos qu’ils tiennent.
APSES : Le format du Grand Oral est le même que celui de l’oral de Brevet. On constate que le Grand Oral est moins approfondi que l’oral des TPE : il y a un problème structurel dû à l’épreuve.
IG de SES : Le Grand Oral, ce n’est pas la même chose que les TPE : il ne s’agit pas d’un oral disciplinaire, sans pour autant être un pur exercice de rhétorique. On évalue la capacité de l’élève à parler d’un sujet adossé à des savoirs scientifiques.
Il y a quelque chose à réfléchir autour de la spécificité des SES. Il faut peut être ajuster la communication auprès des enseignants des différentes disciplines pour qu’ils comprennent la spécificité des S.E.S, et que la dimension scientifique de nos disciplines, dans ce qu’elle a de commun et de spécifique par rapport aux autres sciences, soit affirmée C’est d’ailleurs tout le sens des programmes et de leur philosophie d’ensemble, telle qu’elle est rappelée dans les préambules.
Sur les 15-20 minutes : c’est le même format que les oraux de Master 1, Master 2, écoles de commerce ou d’ingénieurs. Même dans les entretiens d’embauche, de recherche de stage ou de personnalité, souvent le premier entretien est de durée limitée. Le GO est donc un bon entraînement à un format que les élèves vont retrouver dans la suite de leur parcours scolaire et professionnel.
La difficulté ne réside pas dans l’épreuve en elle-même, mais dans la définition des modalités de préparation des élèves.
Concernant la partie 3 de l’épreuve consacrée à l’orientation : il y a un problème de calibrage. Cela devrait être un débouché du travail effectué par les élèves sur l’orientation tout au long de l’année. Or actuellement, il n’y a pas suffisamment de moyens dédiés à accompagner les élèves (souvent, les 54 heures réglementaires dédiées à l’orientation ne sont pas priorisées par les lycées dans l’affectation de leurs moyens). Par ailleurs, il y a aussi un enjeu de formation des enseignants qui composent les jurys. Ce qu’on évalue, c’est la capacité à justifier son parcours et non pas les stages que les élèves ont réalisés. Mais il est vrai que cette 3ème partie n’aura du sens, comme évoqué plus haut, que si on travaille en amont avec les élèves sur les questions d’orientation.

APSES : Concernant l’orientation, les élèves versent dans le storytelling sur leur parcours : on a affaire à des discours standardisés appris par cœur, mais pas adossés à une véritable connaissance des métiers présentés.
Concernant les heures dédiées dans les établissements : étant donné le nombre important d’options à financer par les établissements (notamment en Terminale : maths complémentaires, maths expertes, DGEMC, langues anciennes….) avec des enveloppes horaires réduites, il est très difficile de consacrer suffisamment de moyens à l’orientation.

IG de SES : La question des modalités du financement des options, et le fait que cela vienne en concurrence avec le financement des heures dédiées à l’orientation sont de vraies questions. Il reste aussi à travailler sur l’articulation avec le monde professionnel et les nouvelles compétences des régions concernant l’accompagnement à l’orientation et l’information « métiers ».
Par ailleurs, concernant plus spécifiquement les difficultés conjoncturelles de l’épreuve il devrait y avoir des rapports produits, peut-être en interministériel, sur les dysfonctionnements de la session 2021 du bac (dysfonctionnement des épreuves finales, modalités du contrôle continu…).
Concernant les jurys : il y a effectivement de grandes disparités entre collègues dans la charge de travail induite par les convocations aux épreuves. Apparemment, les algorithmes de constitution des jurys (notamment en IDF) se sont avérés défectueux, ce qui explique en partie les difficultés rencontrées.

2. Annonces Ministre réforme / rentrée 2021

APSES : L’APSES est opposée au contrôle continu. La suppression des E3C et le renforcement du contrôle continu ne nous satisfont pas, malgré les défauts de cette modalité d’évaluation qui posaient de gros problèmes organisationnels.
• Problème de la gestion de la fin d’année (après mars)

APSES : Nous avons soulevé la nouvelle difficulté que la modification annoncée par le Ministère sur les modalités du contrôle continu allaient entraîner pour les enseignements de spécialité en terminale. Que se passe-t-il pour les SES au troisième trimestre, étant donné que les SES ne comptent pas pour le contrôle continu au bac ?

IG de SES : ce qui change, c’est la suppression des E3C (qui posaient problème du fait du rythme d’évaluation jugé trop élevé, et de la lourdeur de l’organisation). Il n’y a pas de modifications du poids du contrôle continu dans la note finale du bac (40%) : le poids du contrôle continu n’est pas réellement renforcé donc la situation ne se dégrade pas pour les SES. Cela ne change pas les choses par rapport à cette année. Sur le troisième trimestre : les notes seront présentes au livret scolaire.
Il a été commandé à l’IG un guide de l’évaluation du contrôle continu. Comment cadrer les pratiques, sans trop les contraindre ? Il faudrait cadrer les choses à l’échelle des établissements (au travers d’un projet évaluatif d’établissement) et des équipes disciplinaires. Ce cadrage proposé par l’IG devrait être disponible pour la rentrée.
Il faut être évidemment très vigilants sur cette question. Si la bienveillance inhérente à l’évaluation doit être encouragée, il ne faut pas que le poids pris par le CC conduise à réduire le niveau d’exigence. D’après les premières remontées dont nous disposons, il semble que le taux de réussite au bac soit en deçà de la session 2020, mais encore supérieur aux moyennes des années précédentes. Or si la réussite au baccalauréat devient quasi systématique, on risque d’assister au développement de certifications complémentaires plébiscitées par les familles, en faisant appel au secteur privé (exemple des certifications en langue) ce qui est dangereux pour l’institution.

APSES : Ce qui change c’est que l’enseignement de spécialité ne sera plus pris en compte dans la note de contrôle continu.
Cette année, il était déjà difficile d’évaluer les élèves à l’écrit au troisième trimestre. Si l’on disparaît des bulletins et du contrôle continu en tant que spécialité, après les épreuves de mars, la seule motivation des élèves sera la préparation au Grand Oral, d’où la difficulté de continuer à travailler sur les programmes et d’évaluer à l’écrit. Ce qui pose problème ici pour le 3ème trimestre, ce n’est pas la suppression des E3C, mais le fait qu’il sera difficile d’évaluer les élèves : les épreuves de juin ne sont pas maintenues et les spécialités ne sont désormais plus intégrées dans le contrôle continu, contrairement aux matières du tronc commun.
IG de SES : Le problème n’est pas propre aux SES mais à tous les enseignements de spécialité conservés en terminale. Et les élèves ont à cœur de continuer à travailler les SES pour préparer leur Grand Oral et pour apprendre tout simplement (en particulier pour disposer des fondamentaux nécessaires à leur réussite dans le supérieur). Mais c’est sûr que le troisième trimestre sera de nature très différente des autres.

APSES : Il est très rare que les élèves aient choisi de faire porter leur sujet de Grand Oral sur les chapitres qui devaient être étudiés après le mois de mars. La motivation des élèves va clairement décliner.

• Questions sur les « ajustements de programmes  » annoncés

APSES : L’APSES s’interroge sur le recalibrage des programmes évoqué par le ministre.

IG de SES : Il n’y a pas d’allègement de programmes structurels qui sont prévus pour l’instant.
Concernant l’allègement des programmes pour l’année prochaine : l’IG a fait remonter des propositions à la DGESCO. L’IG a fait remonter la demande de réduire le nombre de chapitres évalués aux épreuves écrites de mars (ou alors de reculer l’épreuve en juin) : passer de 8 chapitres à 7.

APSES : Sachant que les chapitres des années paires sont plus complexes et plus longs que ceux des années impaires (justice sociale, crises financières, politiques économiques à l’échelle Européenne…)…

APSES : Au regard de l’enquête menée par l’APSES sur les chapitres de Terminale : 7 chapitres, c’est encore trop. Il faut donc au moins 2 chapitres en moins pour mars.

L’APSES avait proposé des allègements ciblés au sein des chapitres, pour supprimer les points les plus chronophages et les moins adaptés.

IG de SES : Cette option n’est plus à l’agenda pour l’instant.
Le risque est de perdre des collègues qui ne suivent pas de près les annonces d’allègement, et qui risqueraient de traiter les OA désormais mis de côté, mettant ainsi en difficulté leurs élèves. Ce type de situation existe, d’après les remontées faites par les IA-IPR. Sur le fond, l’IG est d’accord pour dire que la solution d’allègements au sein des chapitres pourrait s’avérer parfois plus satisfaisante, pour ne pas avoir à choisir de supprimer des chapitres entiers. Encore faut-il trouver des accords sur des allègements pertinents, ce qui peut être le cas dans quelques chapitres, mais pas dans tous. Il faut aussi prendre garde, comme nous en avons déjà échangé, à ne pas systématiquement vouloir réduire l’ambition des programmes et à avoir une approche superficielle des thèmes abordés. Cela engage donc une réflexion plus fine et qui ne peut être menée à court-terme et dans l’urgence de se projeter sur une nouvelle année scolaire dans un contexte sanitaire complexe.
L’un des problèmes : c’est le manque de recul sur les programmes. Il n’est pas opportun d’alléger les programmes l’année de leur mise en œuvre, en situation de pandémie. Nous ne sommes pas nécessairement d’accord sur la lourdeur des programmes. La difficulté à traiter les programmes peut aussi être liée à de l’inertie dans la manière de les traiter : ajouter les nouveautés sans toiletter ce qui pourrait l’être. Mais l’heure viendra de faire le bilan des programmes, ce n’est pas encore le moment. L’IG n’a pas été saisie de cette question par la DGESCO. Mais si le ministère saisit l’IG, l’IG sera évidemment disposée à échanger avec l’APSES plus en profondeur.
Mais en tout état de cause, il s’agirait de réfléchir à un toilettage, après retour d’expérience, sans remettre en cause leur philosophie globale (évoquée plus haut). Il faut ajouter que la prérogative d’écriture des programmes relève du CSP, pas de l’inspection générale, même si elle est évidemment, parmi d’autres, au titre de son expertise disciplinaire, partie prenante des groupes d’élaboration des projets de programme.

APSES : Les collègues en Première ont fait des choix de traitement des programmes en fonction de ce qui semblait nécessaire de traiter pour la terminale. Si on supprime des chapitres entiers, cela créera des inégalités entre élèves, du fait de ces choix.
Est-il possible, d’un point de vue logistique, d’organiser une épreuve écrite puis un oral en juin ?

IG de SES : Il va y avoir une réflexion à faire sur le rôle du contrôle continu et des épreuves terminales dans Parcoursup. Dans certains lycées, les candidats classés 500ème sur liste d’attente ont 18 de moyenne, ce qui rend compliqué les opérations d’affectation. Mais ce n’est pas du tout du ressort de l’IG. Et il ne semble pas à l’ordre du jour de déplacer les épreuves de mars en juin.

APSES : Il y a des différences d’effectifs très notables selon les spécialités. Avec un grand nombre de spécialités, contre 3 séries générales, les effets de seuil sont amplifiés : certains élèves vont étudier dans des groupes de 15, d’autres à plus de 30. Comme les SES sont fortement demandées, les effectifs sont chargés, ce qui rend compliqué la formation des élèves dans ces conditions, particulièrement lorsque les épreuves ont été avancées en mars. Et cela crée des conditions d’apprentissage inégales entre les élèves selon leurs choix de spécialité.
IG de SES : Le succès des SES est envié par d’autres disciplines. Concernant les conditions d’enseignement des SES, c’est au niveau des établissements que se font les choix (en termes de dédoublement par exemple). Il est au demeurant assez étonnant d’entendre dire par les représentants de l’APSES, qui avaient annoncé que les programmes de SES feraient fuir les élèves et fragiliseraient l’attractivité relative de la discipline au regard du fait qu’ils étaient trop abscons et faisaient trop appel à la formalisation, regretter désormais que le flux d’élèves soit sensiblement plus important (plus d’élèves par classe) que lorsque la filière ES existait.

• Répartition des services :

APSES : Pour faire un rappel des chiffres concernant les suppressions de postes : il y en a eu 83 en 2019, 74 l’année dernière, et au moins 8 déjà cette année. En conséquence, on constate une fragilisation des postes, des conditions de travail des collègues (TZR et contractuels notamment), et des BMP plus nombreux.
Par ailleurs, dans un contexte où les conseils d’enseignement ont lieu, il faut être vigilant dans la répartition des services, afin d’éviter de laisser des BMP entièrement constitués de classes de seconde, niveau où les conditions d’enseignement sont particulièrement dégradées. Des collègues sont parfois amené.e.s, sur un ou plusieurs établissements, à faire l’intégralité de leur service en classe de seconde.
Nous aimerions que les IA-IPR puissent rappeler aux équipes mais surtout aux chef.fe.s d’établissement l’importance d’une répartition équitable entre collègues car il arrive que les chef.fe.s d’établissement refusent de confier des classes de Première ou de Terminale aux BMP.

IG de SES : On peut demander aux IA-IPR d’être vigilants là-dessus, mais c’est principalement du ressort de chefs d’établissement, et les IA-IPR n’ont pas le pouvoir d’imposer les choses.
Il arrive aussi que des collègues refusent de confier des classes du cycle terminal aux BMP et que l’opposition ne vienne pas des chefs d’établissement.
APSES : Nous rappelons chaque année aux collègues l’importance d’une répartition équitable mais le rôle des IA-IPR est important : un coup de téléphone au chef d’établissement, dans des situations où iels refusent les répartitions de service équitable peut jouer un rôle important.

3. Formation/concours

• Rappel position APSES réforme

APSES : L’APSES s’inquiète des problèmes posés par les nouveaux concours et particulièrement de la réduction de la part des savoirs dans le concours et de la dernière partie du concours qui semble s’assimiler à un entretien d’embauche. De plus, l’année de préparation du concours risque d’être infernale pour les collègues concerné.e.s : triple charge de travail avec la préparation du concours, des cours et du mémoire professionnel.

IG de SES : On peut effectivement voir cette épreuve comme un entretien d’embauche.

La deuxième épreuve d’oral n’est pas disciplinaire. C’est une mise en situation à la fois pédagogique et de vie scolaire. C’est transversal à toutes les disciplines. Cela ne semble pas inintéressant, même si la situation peut être un peu artificielle pour les candidats n’ayant jamais enseigné.
Il faudra faire un bilan de cette réforme.
Le fait de faire appel à des personnes extérieures à l’Éducation Nationale pour composer les jurys n’est plus à l’ordre du jour.

APSES : Ce qui nous inquiète, c’est la formation des futur.e.s collègues, notamment pour celles et ceux qui sont alternant.e.s.

• Master MEEF M2 : formations annulées dans certaines académies faute de moyens

APSES : Situation très inquiétante à l’INSPE de Nanterre : les stagiaires de M1 de Nanterre ne pourront pas y faire leur M2 car avec la réforme du concours, ils ouvrent une nouvelle maquette pour le M1 et le M2 en septembre ; sans moyens du rectorat pour financer pour un an supplémentaire l’ancien M2 PSTG. On demande alors aux titulaires du M1 de s’inscrire à l’université de Saint-Quentin en Yvelines mais en les prévenant qu’il n’y aura pas assez de place pour les 16 collègues qui seront contraint.e.s de chercher à s’inscrire dans d’autres académies.

IG de SES : Nous prenons connaissance de la situation. Nous allons voir ça avec Dominique Chamblay et Maryse Bresson.

APSES : Le problème va peut-être se poser dans d’autres académies. En tout cas, il se pose dans d’autres académies dans d’autres disciplines.

4. Statistiques sur le nombre de candidat.e.s aux différents concours (CAPES internet et externe, AGREG interne et externe…) et suppressions de poste

APSES : Cela nous intéresserait d’avoir des statistiques sur les candidat.e.s au concours.

IG de SES : Nous publions des chiffres dans les rapports de jury sur les 4-5 dernières années : nombre de candidats, ventilation par genre et académie mais pas sur les formations d’origine des candidats.

APSES : Nous avons d’ailleurs remarqué que depuis 2015, nous n’échangeons plus sur les statistiques relatives au nombre de postes par académie et concernant la sociologie des collègues (sexe, pyramide des âges, formation initiale…). Serait-il possible d’avoir des données à ce sujet ?

IG de SES : Il serait intéressant d’objectiver ces questions. Il y aurait un intérêt à avoir des données précises sur les effets de la réforme sur les RH (usage des BMP, des contractuels). Mais il est très compliqué pour l’instant de demander aux IA-IPR de collecter ces données, étant donné la lourdeur de leurs tâches. Et dans la recomposition des missions en cours, l’IG est de plus en plus dessaisie des fonctions de GRH, et ses missions sont recentrées sur l’évaluation des politiques éducatives. Il faudrait se tourner vers la DEPP pour voir s’ils ont les données.
Par exemple, sur le profil des nouveaux capétiens, il est très compliqué d’obtenir des données. Il faudrait des RH dédiées. Une autre solution serait que l’IG soit saisie par le Ministère sur l’état de la discipline. Ce n’est pas à l’ordre du jour (l’IG ne peut pas s’auto-saisir sur ce sujet), mais ce serait intéressant. La DGRH a promis de demander le dernier diplôme obtenu par les candidats (lors de leur inscription au concours) pour pouvoir faire des statistiques précises sur le profil des candidats.

5. HGGSP :

APSES : Lors de la dernière AG de l’APSES, le mandat concernant l’HGGSP a été modifié. À défaut d’obtenir une refonte du programme avec une répartition SES-HG, l’APSES demande une disparition de la mention science politique du nom HGGSP.

IG de SES : Sur ce sujet, il y a une double position de l’IG : la présence du terme science politique dans la spécialité HGGSP pose problème par rapport au contenu de cette spécialité où il n’y a en réalité pas à proprement parler de science politique. Cela a été signalé par l’IG dans le cadre du comité de suivi de la réforme. Mais il faudrait peut-être aussi réfléchir à l’évolution de l’intitulé de la spécialité de SES, en ajoutant la mention “science politique”. En tous les cas il faut continuer de revendiquer que les sciences économiques et sociales, comme discipline scolaire, est adossée à trois disciplines académiques (science économique, sociologie, science politique), dont elle enseigne les méthodes, les contenus, les concepts et dont elle croise les regards.

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