Paris, le 22 septembre 2016 : Dans leur récent ouvrage, Pierre Cahuc et André Zylberberg ont mené une lourde charge contre une partie des économistes, des journalistes et des dirigeants d’entreprise, accusés de propager un discours « négationniste » à l’encontre de « vérités scientifiques » établies par la science économique, elle-même réduite à une seule méthode : celle des expériences aléatoires et de leurs dérivés.
Le livre présente également les enseignants de sciences économiques et sociales (SES) comme « victimes à leur insu du négationnisme économique » qui serait diffusé par le mensuel Alternatives Economiques. Une affirmation gratuite (on cherchera en vain la moindre « expérimentation » qui aurait permis de l’étayer !) qui masque mal le peu de considération dont les auteurs créditent des enseignants jugés incapables de discerner les orientations des multiples sources d’information – scientifiques ou journalistiques – qu’ils consultent et utilisent dans leurs cours.
Plus largement, l’APSES rejoint les multiples critiques déjà émises par des chercheurs de filiations théoriques ou méthodologiques diverses à l’encontre de la thèse des auteurs du livre, et rappelle son attachement inconditionnel au pluralisme en économie comme dans l’ensemble des sciences sociales.
C’est bien en confrontant les écoles de pensée, les méthodologies et les diverses disciplines des sciences sociales (économie, sociologie, science politique, anthropologie, histoire…) avec la même considération que l’on contribue pleinement à la fois à la formation de l’esprit scientifique et de la citoyenneté.cp-22-sept-2016