https://www.tf1info.fr/societe/bac-2023-les-eleves-ne-sont-absolument-pas-prets-pour-les-epreuves-de-specialite-de-mars-2250939.html

Bac 2023 : « Les élèves ne sont absolument pas prêts » pour les épreuves de mars

Sujet TF1 Info, par Audrey LE GUELLEC, publié le 14 mars 2023 à 20h07, mis à jour à 9h58
Pour la toute première fois, les lycéens sont plongés dans le stress du baccalauréat dès le mois de mars.

Les syndicats enseignants avaient milité pour le report des épreuves de spécialité en mai ou juin.

À quelques jours du coup d’envoi de cette édition 2023, quel est l’état d’esprit général ?

Le 20 mars sonnera le coup d’envoi du baccalauréat 2023 en plein printemps. C’est la première fois dans l’histoire de cet examen et depuis la mise en place de la réforme en 2019 que les élèves de Terminale passent leurs épreuves de spécialité à cette période de l’année. Pour rappel, elles avaient été reportées l’an dernier au mois de mai en raison de la crise sanitaire. Elles s’échelonneront cette année sur trois jours, jusqu’au 22 mars, à raison d’une épreuve par jour de 3 heures ou 4 heures selon les matières.

Les candidats plancheront chacun sur deux épreuves, qui comptent à elles seules pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points. Avec un double enjeu sur leurs épaules : celui de réussir ces examens à fort coefficient pour décrocher leur diplôme, mais aussi celui d’être admis dans l’enseignement supérieur. Pour rappel, les deux spécialités de terminale retenues par chaque lycéen seront en effet, pour la première fois aussi, prises en compte par la plateforme d’admission post-bac Parcoursup et deviennent ainsi un critère de taille pour être admis dans la formation de son choix.

« Des alertes sur l’état des élèves »

Comment les élèves et leurs enseignants gèrent-ils cette double pression au beau milieu l’année scolaire ? « On n’aborde pas du tout ces épreuves de façon sereine. Les remontées qu’on a, c’est que les élèves ne sont absolument pas prêts », a expliqué Solène Pichardie, co-présidente de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) à l’AFP. « Dans nos lycées, on a des alertes sur l’état dans lequel se trouvent les élèves, qui doivent à la fois réviser et réfléchir à leur orientation », ajoute-t-elle, évoquant « une période surchargée » en référence à la formulation des vœux dans Parcoursup qui s’est clôturée il y a quelques jours, soit moins de deux semaines avant le début des épreuves.

« Les élèves ne sont pas prêts et ce, dans toutes les disciplines. On voit les chapitres au pas de charge et on bouclera à coups de dossiers polycopiés », abondait Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU il y a peu auprès de 20 minutes. « On a l’impression de bachoter pendant six mois. C’est une absurdité d’avoir placé des épreuves finales en début d’année », déplore de son côté Benoît Guyon, coprésident de l’Apses.

Redoutant ce sentiment de débordement général, plusieurs syndicats enseignants avaient demandé un report des épreuves de spécialité du baccalauréat au mois de mai, voire au mois de juin, en même temps que la philosophie et le grand oral, estimant que leur organisation en mars ne permettait pas de les préparer dans de bonnes conditions. Leurs demandes sont restées vaines.

« S’il vous plait décalez nous le bac »

« Ça n’a pas trop de sens de mettre des épreuves en plein milieu de l’année scolaire », estime Léonore, 16 ans, en Terminale dans un lycée à Paris. « C’est moins de révision car le programme est plus léger qu’en juin mais c’est trop la course, on le fait donc mal ». Elle affirme qu’elle vient de terminer « le programme dans sa spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politique (HGGSP) et ne le finira que vendredi pour la spécialité sciences économiques et sociales (SES) ».

Sur la Toile, nombreux sont les commentaires d’intéressés qui confortent cette course contre la montre à quelques jours du coup d’envoi. « S’il vous plait décalez nous le bac », implorent certains quand d’autres considèrent que « c’est la m…. archi m…. ».

Globalement, les futurs bacheliers expliquent ne pas se sentir prêts ou ne pas réaliser tout simplement que l’échéance est si proche. « Je n’arrive même pas à faire le sujet de bac du centre étranger 2023 alors que je passe le mien dans 5 jours », s’inquiète par exemple une lycéenne. « Quand je pense que nous les 2005 on a le bac dans moins d’une semaine », semble réaliser un autre candidat, alors qu’un second abonde. « Je ne sais pas vous mais je n’arrive pas à prendre au sérieux le bac, faut que quelqu’un me mette la pression pour réviser ». Un dernier tente de relativiser avec humour : « Je vis ma vie comme si j’avais pas le bac, là j’ai 2 ans de cours de biologie à apprendre mais oklm il me reste 6 jours ».

 

Facebooktwittermail