Reportage vidéo en ligne : https://rmc.bfmtv.com/actualites/societe/education/a-quoi-rime-ce-bac-les-epreuves-de-specialite-accusees-d-etre-inegalitaires_AV-202303290202.html

Plusieurs parents d’élèves nous écrivent depuis une semaine à l’adresse rmcpourvous@rmc.fr pour dénoncer des épreuves du nouveau baccalauréat jugées injustes.

Le nouveau baccalauréat est-il inégalitaire? Oubliez les filières S, ES ou L, ça c’est terminé. Les lycéens ont aujourd’hui un tronc commun et des spécialités, il faut en choisir deux parmi douze, ça fait donc beaucoup de combinaisons possibles.

Pour la première fois, ces épreuves se sont déroulées la semaine dernière, très tôt dans l’année. Et pour éviter que les spécialités d’un candidat ne tombent le même jour, les lycéens ont été répartis en deux sessions, une le lundi, l’autre le mardi. Il y a donc eu deux sujets différents par matière et donc un sentiment d’injustice.

« Ma fille l’a mal vécu, elle a pleuré devant ses profs. Et ils lui ont répondu qu’il y avait une différence entre l’examen du jour et celui de la veille. C’est inégalitaire », juge Jean-Jacques.

Cindy, de son côté, témoigne que l’épreuve de sa fille a connu des dysfonctionnements. « Le lundi, ils ont donné les sujets du mardi. Mais tous les lycées du coin n’étaient pas au courant, car le mardi les sujets du lundi sont quand même sortis… C’est du grand n’importe quoi. Et même les profs disent que les difficultés n’étaient pas équivalentes. A quoi rime ce bac? », souffle-t-elle.

Les enseignants que nous avons pu joindre dénoncent une « usine à gaz ». Un professeur de mathématiques, par exemple, explique que “le deuxième sujet du bac cette année était nettement plus difficile que le premier”.

De son côté, l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales confirme que les sujets « n’évaluent pas les mêmes connaissances, ce qui pose nécessairement un problème d’égalité ». Elle milite, tout comme l’association des professeurs de mathématiques, pour une seule et même épreuve, et au mois de juin.

Le ministère rassure

Pour aider les parents et les candidats à y voir plus clair, nous avons contacté l’Education nationale. « Pas de panique » répond le ministère, qui nous assure que tous les sujets se valent. Dans chaque matière, ils ont été préparés par les mêmes professeurs, testés sur des enseignants, et un barème de notation a ensuite été déterminé.

Et au pire, nous dit-on, des commissions d’harmonisation se tiendront, avant de rendre les résultats définitifs, afin de gommer d’éventuelles inégalités.

« On a des professeurs qui savent corriger, ils connaissent leur métier. Si quelqu’un est inquiet pour sa copie et qu’il est tombé dans une faille, on fait en sorte de pouvoir tout rattraper dans le cadre de l’harmonisation », assure Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire.

Pour le ministère, tout va bien donc, aucun ajustement n’est d’ailleurs prévu dans les années à venir. De notre côté, on prendra évidemment des nouvelles d’Axelle, Emma et de leurs parents qui nous ont écrit, pour connaître leurs résultats et s’assurer qu’elles n’ont pas été lésées.

Amélie Rosique (édité par J.A.)

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