Répartition de service : partageons nous les classes équitablement !
Même si l’enseignement de SES en Seconde est passé dans le tronc commun depuis la rentrée 2019, l’horaire hebdomadaire reste très réduit (de 2h30 avant 2010 à 1h30 aujourd’hui). Le nombre de groupes de Seconde que chaque enseignant peut avoir dans son service est donc très élevé (jusqu’à 12 classes de Seconde, dans les cas les plus extrêmes).
De plus, la mise en place de la réforme du lycée a entraîné une diminution des heures de SES en Première (passage de 5h à 4h, perte des TPE) et en Terminale (perte des enseignements de sciences sociales et politiques et d’économie approfondie, etc.) qui s’accompagne de la perte des dédoublements et de l’AP dans de nombreux lycées. Ainsi, les équipes de SES prennent parfois en charge beaucoup plus d’heures d’EMC (dont le dédoublement n’est plus assuré nationalement), même avec des classes qui ne font pas de SES par ailleurs.
Quant à la mise en place en Première de la spécialité HGGPSP, aux contours mal définis, elle peut participer dans les faits à la multiplication des classes avec des horaires hebdomadaires réduits, puisque dans les établissements où elle est aussi attribuée aux SES, c’est le plus souvent avec un horaire très faible (1h hebdomadaire sur les 4).
Le risque d’avoir un très grand nombre de classes avec un très faible volume horaire hebdomadaire va donc encore augmenter.
Ce risque est particulièrement élevé pour les stagiaires, les néo-titulaires, les TZR, les contractuel.le.s et vacataires, ainsi que pour les collègues qui sont nommés sur plusieurs établissements.
L’APSES appelle donc les collègues à être très vigilants au moment des conseils d’enseignement : il faut veiller à répartir équitablement les services et à tenir particulièrement compte de la situation des collègues qui travaillent dans plusieurs lycées.
Aucun service ne doit être composé uniquement ou principalement de classes de Seconde. Tout enseignant.e doit, dans la mesure du possible, avoir dans son service au moins une classe de Première ou de Terminale, et tout service exclusivement formé par d’autres enseignements (EMC, AP, HGGPSP, DGEMC, SNT…) doit être proscrit.
Que faire si le chef d’établissement ne respecte pas la répartition équitable proposée par le conseil d’enseignement ?
Localement, il faut avant tout essayer de discuter et d’expliquer au/à la proviseur.e qu’il est dans l’intérêt des élèves d’organiser une répartition équitable des services car :
L’efficacité et l’enthousiasme d’un.e enseignant.e qui est amené.e à répéter une dizaine de fois le même cours sont en effet très réduits ;
L’enseignant.e n’est pas à même de connaître les élèves (leur nom, leurs difficultés éventuelles, leurs progrès…) et donc d’adapter son enseignement en conséquence ;
On enseigne d’autant mieux à des élèves de Seconde que l’on enseigne également à des élèves de Première et Terminale, car on a alors une vision globale des attendus de chaque cycle ce qui permet une préparation progressive des élèves ;
Il existe des risques pour la santé de l’enseignant.e (et donc des risques de souffrance au travail et d’arrêt maladie).
Si la discussion ne donne pas de résultats, il est possible d’alerter l’IPR sur les situations locales, pour qu’il.elle puisse éventuellement intervenir.