http://enseigner.blog.lemonde.fr/2017/10/18/les-ses-sciences-economiques-et-sociales-au-rapport/

 

Les SES souvent attaquées, dénigrées, mais finalement libérées de grossiers préjugés. Enfin un rapport [rédigé à la demande du ministère par le Conseil supérieur des programmes (CSP) et le Conseil national éducation économie (CNEE)] qui leur rend hommage.

Au lieu des sempiternelles caricatures du type: »les profs sont des gauchistes qui veulent faire détester les riches et les entreprises », on reconnaît désormais les vertus de cet enseignement. Le rapport estime que les SES devraient être obligatoires pour tous les secondes, et il faudrait qu’en option, les élèves des autres séries que la série ES puissent en bénéficier dans le cycle terminal (première et terminale). On a déjà eu l’occasion d’expliquer la démarche des SES  dans ce billet [« SES un jour, SS toujours »].  On se délecte du passage qui affirme qu’elles forment et non déforment les élèves puisqu’elles doivent « les amener à poser les termes de débats sociétaux auxquels l’actualité les confronte régulièrement, et leur permettre de comprendre les mécanismes économiques sous-jacents et les démarches des sciences sociales ».

Ce rapport consacre aussi l’importance des autres sciences sociales dans cet enseignement, comme la sociologie et les sciences politiques, auxquelles il serait bon de consacrer plus de temps, au détriment d’une autre science sociale (!) l’économie, que le rapport se refuse à placer au-dessus des autres disciplines; potion amère pour ceux qui voulaient réduire les SES au lycée, à l’apprentissage de simples mécanismes économiques, utiles pour l’enseignement dans le supérieur, ou pour des citoyens réduits à des rôles de simples épargnants et consommateurs.

Enfin, le rapport dit à sa manière qu’il faut revenir à l’esprit initial des SES. Il faut rompre avec l’encyclopédisme des derniers programmes, il faut les alléger pour laisser du temps aux activités variées impliquant davantage des élèves, qui doivent ainsi mieux comprendre leur environnement économique et social. Il ne s’agit pas de démoraliser les élèves, ni de noircir cet environnement, mais a contrario, nous n’avons pas à le rosir artificiellement.

Ainsi donc, ces experts qui ont consulté largement nous disent que les SES ont toute leur place sur le front de la lutte contre les simplismes et la démagogie. Les profs de SES habitués aux coups bas, aux coup tordus savent qu’il ne suffit pas d’un rapport pour vaincre la mauvaise foi. Il y aura d’autres passes d’armes, d’autres embuscades, et certains évoqués dans ce billet; « Qui veut la peau des SES? » ne vont pas déposer leurs armes, mais au contraire les fourbir. Passer l’arme à gauche serait pour eux, une intolérable humiliation!.

En résumé, ce type de rapport donne de la visibilité à une discipline qui a fêté cette année ses 50 ans (avec de belles initiatives, voir ici), il donne aux enseignants de SES un surcroît de motivation, et une envie décuplée de renforcer leur place dans le paysage éducatif français, sans se laisser dissoudre ou fusionner, par exemple avec l’économie gestion..

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