Réforme du lycée : l’enseignement de l’économie fait débat
Les discussions sur la révision des programmes de sciences économiques et sociales commencent vendredi. Les enseignants s’inquiètent de leur contenu et des volumes horaires.
Le ministère de l’Education assure vouloir « replacer les sciences économiques et sociales au coeur du lycée ». Les enseignants réunis au sein de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) estiment, eux, que leur discipline est maltraitée et menacée. Ils avaient appelé, mercredi, à manifester devant le ministère de l’Education. Le débat sur la place de cette discipline dans le cadre de la réforme du lycée , annoncé en février, promet d’être vif, alors que le Conseil supérieur de l’éducation – une instance consultative – planche ce jeudi sur les projets de volumes horaires des enseignements.
En classe de seconde, tous les élèves devraient bénéficier d’une heure et demie de sciences économiques et sociales (SES) par semaine alors que, jusqu’à présent, c’était un enseignement optionnel. « Les sciences économiques et sociales sont extrêmement bien traitées dans la réforme du lycée », plaide-t-on ainsi au ministère de l’Education. A l’Apses, on admet « une petite amélioration » de ce point de vue, mais on insiste sur le fait que l’enseignement optionnel était déjà choisi par 85 % des élèves.
Un volume d’heures « extrêmement faible »
On s’inquiète surtout d’un « rapprochement » avec un enseignement d’économie-gestion « qui pourrait se traduire par un recul de la sociologie ». Et l’on juge le volume d’une heure et demie par semaine « extrêmement faible ». « C’est incroyable que des élèves quittent le lycée avec aussi peu de temps pour aborder des questions fondamentales pour comprendre le monde dans lequel ils évoluent »,regrette le président de l’Apses, Erwan Le Nader.
De son côté, le ministère met en avant les volumes horaires des classes de première et de terminale : jusqu’ici, les élèves qui étaient en série économique et sociale (ES) avaient « un menu imposé » alors que, dans le futur lycée – où les séries auront disparu -, ils pourront combiner les SES avec d’autres disciplines, comme les mathématiques, l’histoire-géographie ou la littérature. « Ce panel d’activités beaucoup plus important qu’aujourd’hui replace les sciences économiques et sociales au coeur du lycée », assure-t-on au ministère. Les opposants à la réforme s’inquiètent, eux, « de volumes horaires qui diminuent, de l’ordre de 20 % en première et en terminale ».
La crainte d’un « démembrement » de la discipline
Au sein de l’Apses, l’inquiétude porte surtout sur un « démembrement » de la discipline. En cause, notamment : l’apparition, parmi les spécialités de première et de terminale, d’un nouvel enseignement intitulé « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ». Au ministère, on fait valoir que les « sciences économiques et sociales » existent en tant que telles, comme autre enseignement de spécialité proposé.
« Nous n’avons pas l’intention de supprimer les sciences économiques et sociales, pas plus que nous avons le projet de découpler les sciences économiques et sociales. »