En pleine pause dans leurs révisions, Alyssa et Anaé se lamentent en chœur : « On est dans la m… » Les deux élèves de terminale générale à Sceaux (Hauts-de-Seine) sèchent les cours depuis presque deux semaines pour revoir leurs enseignements de spécialités à la bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Pompidou, à Paris. Et chaque jour, des centaines de lycéens les imitent, stressés par l’échéance du baccalauréat qui fait son grand retour fin juin, après une année seulement de mise en pratique de la réforme Blanquer. […]
Comme elle, les élèves sont nombreux à déplorer des programmes « trop longs », « trop lourds ». Certains enseignants aussi. Fin juin, pour la première fois depuis la réforme du lycée et du bac en 2018, la totalité des chapitres de spécialités seront évalués – à cause du Covid, la nouvelle formule n’avait été mise en pratique qu’en 2023, mais avec des programmes resserrés car les épreuves de spécialités se tenaient en mars.
« Ça fait longtemps qu’on alerte sur la lourdeur des nouveaux programmes et on se retrouve à les terminer dans des conditions dégradées », soupire Benoît Guyon, coprésident de l’association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES).
Alyssa, qui a notamment choisi SES en spécialité, fait les comptes : « L’an dernier ils avaient sept chapitres à réviser, là j’en ai douze, soit presque le double pour à peine un trimestre de cours en plus. J’ai l’impression de me faire avoir », lâche-t-elle, découragée.