Les élèves de STMG dissertent-ils plus que les élèves de spécialité SES ?
- Claude Garcia,
Jeudi 20 juin, sujet du Bac: « La réduction des prélèvements obligatoires favorise-t-elle la croissance économique? »
Voilà un beau sujet de dissertation, de débat, se dit-on. Hélas, c’était le sujet de l’épreuve Droit et économie en Terminale STMG. Et en Spécialité SES, ce même 20 juin? » Quels facteurs structurent et hiérarchisent la société française actuelle? »
Autrement dit, pas de débat, peu de nuances à apporter, mais du cours, du cours à restituer, à recracher?
Dans l’épreuve composée (l’autre sujet) même topo, du cours, du cours. L’honnêteté conduit à dire que la veille le sujet de dissertation, laissait un peu de place aux nuances.
Il n’empêche que les sujets du nouveau Bac illustrent bien l’attaque subie par les SES. Ceux qui se méfient de l’esprit critique que nous insufflons n’osent plus nous attaquer frontalement, en voulant nous faire disparaître. Ils ont donc opté pour: puisque vous voulez faire des SES, vous allez en faire, avec des programmes très copieux, déraisonnables par leur lourdeur qui laissent peu le temps pour débattre, pour réfléchir suffisamment aux notions à traiter.
La dissertation est emblématique. Les sujets de type discussion sont rares et on voit se multiplier les sujets dits analytiques, à faible problématisation. Le plus insupportable pour moi, c’est leur libellé. Il faudrait assumer les verbes donneurs d’ordre, comme : »analysez », « vous montrerez », « vous établirez ». Au lieu de cela, on les masque avec des mots interrogatifs et un point d’interrogation, comme des hochets agités devant les yeux des profs, pour leur faire oublier la dénaturation de cet exercice.
Exercice formateur qu’on peut préparer avec un bac en juin, mais pas avec 12 chapitres comme cette année.
Et malgré tout, les SES sont demandées, j’y vois là, une preuve du bon travail fait par les professeurs notamment en première. Nous avons plus de temps, mais parce que le projet initial, avec une épreuve composée en fin d’année a été abandonné. Tirons en la leçon qu’il faut continuer à dénoncer les aberrations de la réforme du lycée et du bac, et que des améliorations sont encore possibles.