« Les élèves de terminale et leurs enseignant·es ont connu une année éprouvante avec les épreuves de spécialités qui se sont déroulées, pour la première fois, en mars » écrit l’association. « Ce nouveau calendrier a profondément déstabilisé l’organisation des lycées généraux et technologiques, à tous les niveaux. Il semblerait que le sujet soit enfin mis à l’agenda politique, après les multiples signaux d’alerte que nous avons envoyés. »
« Encore une rentrée dans le brouillard ?
Avec l’ensemble de la communauté éducative, l’APSES n’a eu de cesse d’alerter sur les risques d’épreuves anticipées au mois de mars : forte démobilisation des élèves au troisième trimestre, dégradation de leur formation intellectuelle et de leur préparation à l’enseignement supérieur, mais aussi désorganisation des emplois du temps des élèves de Première et de Seconde.
Alors que le Comité de suivi vient de rendre sa copie sur les épreuves du bac, le ministère semble repousser encore la décision, en nommant un ancien recteur pour réfléchir aux aménagements à venir. C’est la promesse d’une nouvelle rentrée pleine d’incertitudes, au mépris de la réalité du terrain et du travail effectué par les enseignant·es et leurs élèves.
La communauté éducative mérite mieux que d’être laissée dans l’attente d’hypothétiques changements.
La réforme Blanquer, ou la garantie d’un bricolage perpétuel
Parmi les options évoquées, celle de maintenir coûte que coûte les écrits de spécialité en mars, au prix de nouveaux aménagements (communication retardée des notes, modifications des coefficients ou des épreuves…), n’est absolument pas viable. Ces bidouillages risquent de générer de nombreux effets pervers non anticipés et surtout, continuent d’alimenter l’incertitude sur les conditions d’enseignement et d’examen en Terminale mais également sur l’équité de la sélection opérée par ParcourSup.
Après des années de fuite en avant pour sauver cette réforme, il est plus que temps d’arrêter les frais. Combien de générations de lycéen·nes vont-elles encore être sacrifiées ? Le bac Blanquer est un échec.
Revenir à la raison et replacer le bac en juin
Tout converge en faveur d’une remise en cause de l’organisation de ce nouveau baccalauréat. D’ailleurs, le Comité de suivi ne s’y trompe pas quand il propose également de remettre les épreuves finales au mois de juin. Pour l’APSES, seule cette solution est souhaitable pour permettre de travailler sereinement avec nos élèves sur l’ensemble de l’année scolaire et de les préparer correctement à l’enseignement supérieur.
Il est temps que le ministère en prenne acte, et annonce au plus tôt :
→ Le retour à l’organisation d’une seule épreuve nationale, au mois de juin ;
→ Des épreuves portant sur l’intégralité d’un programme aménagé et repensé ;
→ L’ouverture d’une concertation sur la réforme du lycée à partir d’un bilan sérieux de son application ».