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Le Printemps de l’économie s’est déroulé à Paris du 18 au 21 octobre 2022 et le thème était “Sobriété, l’essence de demain”.

L’APSES et l’APSES PCV y a organisé avec le soutien d’Alternatives Economiques un Café Sciences Sociales dans le cadre d’une session # 23 (affiche en PJ) :

“Energie : marché ou planification-s ? ”

le jeudi 20 octobre de 18 h à 19 h 30,

à l’Amphithéâtre Paul Painlevé du Conservatoire National des Arts-et-Métiers,

292, rue Saint-Martin

75003 Paris

Intervenant-e-s :

  • Christian de Perthuis, économiste, Professeur à l’université Paris-Dauphine-PSL, fondateur de la chaire Energie du climat
  • Thomas Reverdy, Professeur des Universités en Sociologie Industrielle à Grenoble-INP
  • Modératrice : Catherine André, Rédactrice en chef adjointe à Alternatives Économiques, cofondatrice et directrice éditoriale de Vox Europe

Compte-rendu de l’événement:

Le jeudi 20 octobre dernier avait lieu, au CNAM, dans le cadre de la 10ème édition du Printemps de l’Économie, la session de l’APSES et de ses trois régionales franciliennes, organisée avec le soutien d’Alternatives Économiques.

Vous pouvez retrouver la captation vidéo de cet événement à l’adresse suivante : REPLAY SESSION #23 N’hésitez pas à la partager très largement !

L’APSES, représentée par Rodrigue LOHIER, souhaite en début de session partager son inquiétude ainsi qu’alerter l’opinion publique sur la baisse des moyens qui sont consacrés aux SES, depuis la mise en place de la réforme du lycée et du bac, si bien que 14 % des heures de cours dispensées par les enseignants de SES ont été supprimées. Elle rappelle également que le problème du bac en mars ne tient pas uniquement à la lourdeur du programme, mais il tient aussi de l’impossibilité de faire acquérir des méthodes rigoureuses de réflexion et de rédaction aux élèves dans un délai aussi court. Ainsi l’APSES demande dans l’immédiat de reporter les épreuves de spécialité de mars à juin, elle demande également un volume horaire accru en seconde et en première, et des dédoublements dans toutes les classes en seconde et a minima d’une heure définis nationalement sur le cycle terminal du lycée général. Enfin, l’APSES demande un allègement à court terme et une refonte à long terme des programmes mieux problématisés, l’association profitera d’ailleurs de la clôture de la COP 27 la semaine du 14 au 18 novembre, pour inviter les professeurs de SES, devant l’urgence climatique, à une bifurcation pédagogique, à prendre le temps de traiter autrement de l’environnement avec leurs élèves, que ce soit en classe de seconde, de première ou de terminale.

Puis, dans un premier temps, a lieu la remise des prix aux lauréats de la 6ème édition du concours vidéo « 3 minutes pour comprendre », concours coordonné par deux de nos collègues Delphine LITCHMAN et Elodie BALARA.

 

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Pour ce concours, les élèves, accompagnés et suivis par leur professeur, réalisent une vidéo de 3 min max pour expliquer un concept au programme de seconde/1ère et terminale. Pour le jury étaient présents à la soirée Rudy PUPIN, journaliste à Alternatives Économiques, et Edmond ESPANEL, directeur général de Brief Eco. Le concours est soutenu par des partenaires qui offrent des lots : Alternatives Économiques, Brief.eco, Casterman, Cité de l’Économie, Delagrave, La Boîte à bulles, Le Lombard…

3 prix sont décernés : 2 prix du jury et 1 prix du public (à partir des likes sur la chaîne youtube de l’APSES) et quelques mentions spéciales également.

Deux groupes d’élèves étaient présents :

  • Des élèves du lycée Emilie de Breteuil de Montigny-le-Bretonneux : Adrien, Mathis, Mathis et Paul, accompagnés de leur professeur Thomas LEGRAIN ayant reçu le prix du jury pour leur vidéo, « notion de vie », où les élèves « rappent » les limites écologiques de la croissance.
  • Des élèves de première du Lycée Français de Castilla y León de Valladolid en Espagne : Lola, Pablo, Claudia, Álvaro, Ines, Eduardo, Alba, Isabel, avec leur professeur Martha ABAD ayant reçu le prix du public pour leur vidéo « l’impact des réseaux sociaux sur l’affaiblissement des liens ».

Ensuite, dans un second temps, le café de sciences sociales sur le thème – “Energie : marché ou planification-s ? ” – commence, avec notre modératrice, Catherine André, rédactrice en chef adjointe à Alternatives Économiques, cofondatrice et directrice éditoriale de Vox Europe, un média européen en 10 langues.

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2 intervenants se sont succédés :

Pour Thomas Reverdy, Professeur des Universités en Sociologie Industrielle à Grenoble-INP, notre système énergétique actuel doit beaucoup à la planification, même si ce principe a été mis de côté au profit du mécanisme de marché. Thomas Reverdy nous retrace alors l’histoire du secteur énergétique européen, en nous présentant tout d’abord comment la planification a été mise à l’écart à partir de deux directives de libéralisation, pour l’électricité en 1996 et pour le gaz en 1998. Il se crée ainsi un marché spot au niveau européen pour l’électricité comme pour le gaz, qui va définir quelle quantité d’énergie importer, et caractérisé par un prix spot qui cherche à équilibrer l’offre et la demande. Ce prix spot varie beaucoup, alors qu’avant les prix étaient plafonnés. Très peu d’études finalement vont chercher à montrer la réussite de ces marchés […]. Et en définitive après la crise de rareté du gaz et de l’électricité que nous traversons, ce sont plus les efforts guidés par notre citoyenneté que par le marché qui devraient nous permettre de retrouver l’équilibre, les vertus autorégulatrices du prix du marché, du gaz comme énergie de transition, ainsi que notre croyance en notre autonomie énergétique sont remises en question. Il faut repenser notre organisation économique pour notre système énergétique, peut-être imaginer un retour de la planification.

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Quant à Christian de Pertuis, économiste, Professeur à l’université Paris-Dauphine-PSL, fondateur de la chaire Energie du climat, auteur de Le Tic-tac de l’horloge climatique aux éditions De Boeck, 2019, dès qu’on parle de planification et de marché à propos de l’énergie, il évoque 3 repères :

  • Tout d’abord l’énergie est un bien essentiel (si on a plus d’énergie, l’économie ne peut plus fonctionner), la planification de l’énergie est donc une question géostratégique.
  • L’économie de l’énergie, c’est une économie de rente, il y a des rentes importantes, des rentes de monopole, des rentes différentielles, l’unité de compte c’est le milliard voire la dizaine de milliards, les enjeux financiers sont colossaux.
  • L’énergie est l’un des volets majeurs de la transition bas carbone, puisque dans le monde 70 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’usage de trois produits : le charbon, le pétrole et le gaz. Si nous voulons avoir la moindre chance d’avancer dans une société décarbonée, il faut revoir fondamentalement le fonctionnement de notre système énergétique.

Sur le thème de la planification ou du marché, il y alors la question des décisions d’investissement qui ne pourront quasiment jamais être remises au libre jeu du marché […]. Enfin, il faut intégrer le coût du réchauffement climatique à la tarification des énergies fossiles – et cela passe par une redistribution sociale importante, subordonner la planification énergétique à nos objectifs climatiques et le compte n’y est pas !

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