Compte-rendu audience au CSP sur les programmes de terminale en SES

Vendredi 22 mars 2019

Présents :

SNES, SGEN, SE-UNSA, SNALC, APSES, CDP-SES, AFEP

Co-pilotes du groupe d’élaboration des projets de programmes : P.-M. Menger, M. Pelletier (P. Aghion et M. Montoussé sont excusés)

Pour le CSP : S. Ayada, M. Rosa, G. Duval

CALENDRIER

Souad Ayada présente dans un premier temps le calendrier :

  • Les programmes de Seconde et de Première ont été publiés le 22 janvier. Le GEPP n’a pu travailler qu’à partir de cette date pour la terminale.

  • Dans un premier temps, le CSP avait proposé que les projets soient remis à la fin septembre mais cette date a été avancé au 6 mai, afin que les programmes puissent être publiés avant la rentrée prochaine.

  • Le projet de programme de SES sera examiné le 4 juin par le CSP et publié en ligne dans la foulée.

  • A partir 10 juin, les programmes sont remis à la DGESCO, qui mettra en place une consultation en ligne et des réunions de concertation avec les associations et les organisations syndicales.

  • Le CSL aura lieu fin juin-début juillet

  • Les CSE est prévu autour du 10 juillet

  • La publication officielle des programmes devrait être faite dans le dernier ou l’avant-dernier BO de juillet.

Souad Ayada précise ensuite que les éléments de programme qui vont être présentés sont provisoires, le travail du groupe étant encore loin d’être achevé. Tout est modifiable jusqu’au 6 mai par le groupe. Le CSP pourra lui-même amender le cas échéant les propositions du groupe et ensuite la DGESCO pourra à son tour introduire des modifications.

Saoud Ayada affirme que processus a pour objectif d’obtenir le plus large consensus.

Présentation du projet de programme

Marc Pelletier présente la logique d’ensemble du programme, qui est la même que celle des programmes de Seconde et Première :

  • Se centrer sur les fondamentaux des 3 disciplines ;

  • Approche disciplinaire du programme pour « croiser les regards » dans un second temps ;

  • Choisir des thèmes attractifs pour les élèves pour donner sens aux apprentissages ;

  • Faisabilité du programme dans le cadre horaire (en tenant compte du fait que l’année scolaire sera plus courte mais le volume horaire augmenté, de 5 heures à 6 heures), ce qui implique un certain nombre de choix ;

  • Délimitation des contenus ;

  • Équilibre entre disciplines.

Marc Pelletier et P.-M. Menger présentent le projet de programme, en l’état actuel des travaux du groupe.

Les programmes n’ont été donnés qu’oralement, la prise de notes peut donc être lacunaire ou imprécise.

Partie économie (5 thèmes)

  1. Quelles sont les sources d’une croissance économique soutenable ?

Sources de la croissance, accumulation, productivité, PT, croissance endogène, rôle des institutions, PT biaisé, limites écologiques de la croissance, politiques publiques face aux biens communs et aux externalités

  1. Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Rôle des avantages comparatifs dans les échanges, Commerce intrabranche, déterminants de la productivité des firmes et donc des pays, Internationalisation de la chaîne de valeur, avantages et inconvénients du libre-échange et du protectionnisme

  1. Comment lutter contre le chômage ?

Définition du chômage et du sous-emploi, mesure du chômage, éléments explicatifs du chômage structurel : problèmes d’appariement et d’asymétrie d’info, effet positifs ou négatifs des institutions sur le chômage, chômage comme résultante des fluctuations de l’activité, principales politiques de lutte contre le chômage

  1. Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?

Caractéristiques des crises des années 1930 et 2008, mécanismes de transmission à l’éco réelle, instruments de régulation du système bancaire et financier

  1. Quelles politiques économiques dans le cadre européen ?

Caractéristiques de l’intégration européenne, objectifs, modalités et limites de la politique de la concurrence, Politiques monétaires et budgétaires en zone euro : coordination et chocs asymétriques

Partie sociologie et science politique (5 thèmes)

Le groupe n’a pas encore délibéré sur le contenu des thèmes

  1. Structure sociale et stratification (classes, nomenclatures…)

  2. Education et Mobilité sociale (mesure, évolution, déterminants dont le rôle de l’école)

  3. Travail

  4. Mondes urbains, urbanisation, transformation de l’organisation spatiale et urbaine d’un territoire (à l’échelle d’un territoire ou du monde)

  5. Démocratie, engagement et action collective

Regards croisés (2 thèmes) :

Le groupe n’a pas encore délibéré sur le contenu des thèmes

  1. Inégalités et justice sociale

  2. L’action publique (formes de légitimité, évaluation, modalités)

P.-M. Menger signale au cours de la présentation que les reproches qui ont été fait sur le programme Première s’expliquent probablement par une vision incomplète de l’ensemble des programmes.

À la suite de cette présentation, les participants à la réunion sont invités à émettre un avis et poser des questions.

Sur la logique d’ensemble du programme :

L’APSES commence par préciser que le fait d’être reçu à un stade intermédiaire lors de l’élaboration du projet de programme a l’avantage de laisser espérer que les remarques qui seront formulées pourront mieux être prises en compte, mai l’inconvénient de devoir se prononcer sur des élements partiels (en particulier pour la sociologie et les regards croisés). L’APSES formule des critiques sur la structure Economie-Sociologie-Regards croisés du programme, en rappelant qu’elle préconisait une approche thématique. Elle a précisé qu’une question comme « comment lutter contre le chômage ? » était un exemple de bonne problématisation, mais qu’à l’inverse la formulation de la question « Quelles sont les sources d’une croissance économique soutenable ? » était contestable car présupposant la soutenabilité de la croissance. L’APSES note positivement le fait que dans plusieurs chapitres d’économie, il soit demandé de discuter les aspects positifs et négatifs des phénomènes étudiés.

Pour le SNALC, ce programme présente des points positifs, notamment par la problématisation des questions posées. Cependant, le SNALC considère qu’en SES, l’interdisciplinarité est féconde et regrette que celle-ci ne soit pas davantage utilisée, par exemple dans un chapitre sur l’environnement.

Le SNES regrette le choix de partage disciplinaire, qui ne fait pas consensus. Mais dans ce cadre, le SNES plaide pour un découpage laissant davantage de place aux « regards croisés », avec 4 thèmes au lieu de 2 (donc une structure 4-4-4 plutôt que 5-5-2)

L’AFEP trouve regrettable que les disciplines soient aussi imperméables et signale que, par exemple, sur la question des crises financières, l’analyse d’A. Orléan puise dans la sociologie pour expliquer le mimétisme.

Le SGEN rappelle qu’avec la réforme il n’existe aucune garantie sur les dédoublements.

Sur le chapitre 1 d’économie :

AFEP : La question du premier chapitre suppose que la croissance peut être soutenable et empêche toute possibilité de débat sur ce fait ; L’AFEP regrette par ailleurs que les dimensions économiques sociales et politiques de la question environnementale soit absentes du programme.

APSES : L’APSES s’inquiète de la longueur de ce chapitre, difficile voire impossible à boucler en deux semaines. L’APSES revient sur l’annonce faite à S. Ayada par le cabinet du Ministre sur le fait que les épreuves de spécialité auraient lieu après 26-27 semaines de cours. Pour l’APSES, le temps effectif d’enseignement risque d’être en réalité bien inférieur, notamment si l’on prend en compte l’interruption des cours pour la passation des épreuves continue par les élèves de terminale. Or, le premier chapitre d’économie du projet de programme fusionne deux chapitres actuels dont le premier d’entre eux (Quelles sont les sources de la croissance ?) est bien souvent traité en 3 semaines, voire plus, par les collègues. L’APSES propose donc que la question de l’écologie soit sortie de ce chapitre pour faire l’objet d’un chapitre pluridisciplinaire, ce qui permettrait à la fois d’alléger le premier chapitre et de donner une meilleure place aux questions écologiques. L’APSES propose que ce regard croisé soit en substitution de celui sur l’action publique (il serait alors possible d’illustrer la question de l’action publique sur ce thème de l’écologie)

Les co-pilotes du groupe notent la proposition et précisent qu’ils avaient eux-mêmes eu cette interrogation. Pour P.M. Menger, un regard croisé sur ce thème devrait avant tout associer économie et science politique.

CDP-SES : Interrogé sur l’opportunité d’un chapitre de regards croisés sur l’écologie, le CDP-SES répond qu’il n’est pas favorable à l’approche par objets et regrette qu’il n’y ait pas de colonnes avec les notions. Le CDP-SES en profite pour dire que ce chapitre paraît faisable dans le temps imparti car il sera possible de s’appuyer sur les acquis de Seconde sur cette question. Le CDP-SES se félicite de la progressivité des apprentissages de ces nouveaux programmes.

S. Ayada demande si les chapitres doivent être abordés dans l’ordre du programme. M. Pelletier répond que non mais que ce chapitre sur la croissance s’impose comme premier.

G. Duval suggère d’introduire des éléments de sociologie de la consommation, notamment l’effet Veblen permettant de comprendre le gaspillage. L’APEP ajoute que ce serait intéressant de parler aussi de la publicité.

P.-Y. Menger répond que les recherches sur ces questions ne sont pas stabilisées et ne représentent pas une masse critique suffisante pour pouvoir être introduites dans des programmes scolaires.

Sur le chapitre 4 de la partie sociologie-science politique :

L’UNSA, le SNALC s’inquiètent que la question ne soit redondante avec ce qui est fait en géographie. Le SNES demande qu’il soit donné une coloration nettement sociologique à ce chapitre pour éviter les risques de conflit avec d’autres disciplines.

Pour P.-Y. Menger, ce thème a son existence propre en sciences sociales avec la question de la polarisation spatiale et sociale, de la stratification spatiale de l’organisation sociale, des mobilités dans le travail, de la démographie.

L’APSES demande s’il a été envisagé d’aborder la question des migrations au sein de ce thème. P.M. Menger répond positivement, et M. Pelletier précise qu’il faut circonscrire le champ d’étude sur ce chapitre pour qu’il soit faisable avec les élèves.

Sur le travail (chapitre 3 en économie et chapitre 3 en sociologie-science politique)

L’APSES demande si l’organisation du travail sera de nouveau présente dans ces programmes, car il s’agit d’une demande forte de l’association.

P.-Y. Menger répond que ce sera le cas, que dans ce thème on abordera l’organisation du travail et effets sur les conditions de travail, le rôle des nouvelles technologies, la modification frontières de l’emploi.

L’APSES regrette que le thème du travail et de l’emploi soit abordé en cloisonnant les disciplines.

L’AFEP regrette le cloisonnement disciplinaire sur ce thème et signale que manquent le rôle des gains de productivité et du temps de travail sur l’emploi.

L’APSES suggère que ces deux éléments soient intégrés sous forme de faits stylisés, pour que les élèves connaissent les liens empiriques entre productivité, temps de travail et emploi.

Sur le fait d’introduire des auteurs et des faits stylisés dans les programmes

L’APSES suggère que les programmes comprennent la référence à quelques auteurs et quelques faits stylisés.

Pour les co-pilotes, cela alourdirait le programme et il ne faut pas considérer que les auteurs sont propriétaires de leur théorie.

Pour le SNES, faire apparaître les noms ne conduit pas nécessairement à l’inflation notionnelle. La référence à Marx et Weber dans les programmes actuels permet par exemple de délimiter les apprentissages sur les théories des classes.

Sur les attendus du supérieur et l’articulation bac-3/bac+3

Le SGEN interroge sur l’articulation de ces programmes avec ce qui est attendu dans le supérieur.

M. Pelletier précise que les choix de spécialités ne délimitent pas les possibilités de poursuite d’études dans le supérieur, avec cependant une contrainte sur les maths. Il explique qu’il ne faut pas mentir aux élèves sur ce que ce sera l’enseignement supérieur.

Pour l’APSES, ce n’est pas forcément le lycée qui doit être le seul à s’adapter à l’enseignement supérieur. Ce dernier pourrait aussi prendre en compte ce qui se passe au lycée et notamment proposer une spécialisation disciplinaire progressive.

Épreuves du baccalauréat

Le SNES interroge sur l’évaluation au baccalauréat.

M. Pelletier donne quelques éléments sur les épreuves .

L’épreuve de fin de Première (pour ceux qui renoncent à la spécialité) pourrait ne durer que 2 heures au lieu des 3 prévues initialement. Les textes officiels concernant cette épreuve devraient être publiés dans les semaines qui viennent.

Pour ce qui concerne l’épreuve terminale, elle sera sans doute très proche de l’épreuve actuelle, avec probablement une modification de la 2ème partie de l’épreuve composée. M. Pelletier rappelle son attachement à la dissertation sur des documents factuels et données empiriques et signale que l’inspection générale travaille avec l’INSEE sur la refonte du TEF.

L’APSES rappelle ses critiques de l’épreuve composée. Si l’épreuve de spécialité de première ne durait que 2H, l’APSES demande qu’elle corresponde à un format proche de l’actuelle EC3.

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