En dépit des critiques, parce qu’elle répond à une demande sociale, la discipline et la série E.S. (c’est aussi une particularité : si on exclut la classe de seconde, les SES ne sont enseignées que dans une seule série, B puis E.S.) se sont développées, mais dans des conditions institutionnelles fluctuantes.

Les élèves

effectifs SES

Evolution de la place de la série ES dans l’enseignement général

graphique histoire SES

Source : Repères et références statistiques 2015, DEPP, p.111

Les professeurs

De quelques centaines au début des années 1970, les effectifs de professeurs dans le public atteignent le millier à la fin de cette décennie, 2 000 au milieu de la décennie suivante et 3 000 au début des années 1990. Les 4 000 seront atteints puis dépassés dix ans plus tard. Les enseignants du privé représentent environ un tiers de ceux du public (environ 1 300 à la rentrée 2014). A la rentrée 2014, il y avait 5 364 professeurs de SES dans le public et le privé, hors vacataires, dont environ 51% de femmes. Il s’agit d’une toute petite discipline, à peine plus de 1% du total des enseignants du secondaire, toutes disciplines confondues. Le poids des agrégés (environ 17%) et des vacataires (environ 9%) y est plus élevé que dans la moyenne des disciplines.

Les conditions institutionnelles

Au gré des réformes successives, horaires et conditions d’enseignement ont fluctué, en particulier en classe de seconde.

tableau histoire

Jusqu’en 1981, en seconde AB comme en première et en terminale B, l’horaire dévolu aux Sciences économiques et sociales était de 4 heures hebdomadaires.

En 1982, les Sciences économiques et sociales entrent dans le « tronc commun » de la « seconde de détermination » avec un horaire hebdomadaire réduit à 2 heures. En classe de première l’horaire est toujours de 4 heures-élève mais avec une heure dédoublée, tandis qu’en terminale il est de 5 heures, dont une dédoublée. À la même époque est offerte aux élèves de première et terminale des autres séries de l’enseignement général une option de Sciences économiques et sociales à raison de deux heures hebdomadaires.

En 1993, à la suite de la réforme Jospin, la série B devient la série ES (Economique et sociale) avec des programmes et des horaires rénovés. En seconde, l’horaire hebdomadaire passe à 3 heures puis réduit à 2 heures (plus une heure de travaux dirigés par quinzaine à la fin de la décennie) mais la discipline n’est plus qu’optionnelle. En première et en terminale les horaires s’établissent ainsi : 5 heures dont une dédoublée (appelée TD pour travaux dirigés) en première, 6 dont une heure de TD en terminale. À quoi s’ajoutent, à partir de 1995 une option (au contenu orienté « science politique ») de 2 heures en première et, parmi d’autres, une spécialité, organisée autour de l’étude de « grands auteurs », de deux heures également en terminale.

La réforme Chatel du début des années 2010, en même temps qu’une inflexion sensible des programmes conduit plutôt à une détérioration des conditions d’enseignement des Sciences économiques et sociales. En seconde, les Sciences économiques et sociales deviennent un « enseignement d’exploration » à l’horaire réduit à une heure et demie par semaine, en concurrence avec un nouvel enseignement : Principes fondamentaux de l’économie et de la gestion. En première comme en terminale l’horaire est de 5 heures, la possibilité de dédoubler une partie de l’horaire dépendant de choix locaux. Enfin, il n’y a plus d’option en première et les deux enseignements de spécialité SES de terminale (Economie approfondie  ou Sciences sociales et politiques) sont enseignés à raison d’une heure et demie par semaine.

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