Le 13 octobre dernier, l’APSES a organisé une session dans le cadre du Printemps de l’Economie, exceptionnellement décalé à l’automne en raison du contexte sanitaire.
Le jury du concours composé de Camille Aymard, professeure de SES au lycée Utrillo de Stains, Guillaume Duval, ancien journaliste à Alternatives économiques, Godefroy Guibert, professeur de SES au lycée Prévert de Longjumeau, Louise Hémon, réalisatrice de documentaire et Camille Herlin-Giret, sociologue, chercheuse au CERAPS a décerné les prix suivants :
- 1er prix du jury pour la vidéo #16 La déviance et la délinquance de la classe de Première 2 du lycée Pierre Mendès France à Vic-en-Bigorre (65).
- 2e prix du jury pour la vidéo #15 Le rap du genre de la classe de Seconde 10 du lycée Léonard de Vinci de Montaigu (85).
- Prix du public pour la vidéo #18 Le processus d’individualisation mais qu’est-ce que c’est ? de la classe de Première du lycée Jean Lurçat de Saint-Céré (46).
- Mention spéciale du jury pour la vidéo #17 L’opinion publique : les techniques de sondages de la classe de Première 3 du lycée Pierre Mendès France à Vic-en-Bigorre (65).
- Mention spéciale du jury pour la vidéo #8 La règlementation, une notion de SES par la classe de Terminale 1 du lycée Notre-Dame-des-Victoires de Voiron (38).
- Mention spéciale du jury pour la vidéo #26 La croissance par la classe de Première 4 du lycée Choiseul de Tours.
Les régionales de l’APSES Créteil, Paris et Versailles ont également organisé un débat en visioconférence sur le thème : « Les plateformes en guerre contre le salariat ? », modéré par Guillaume Duval, longtemps rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques. Sarah Abdelnour (Maîtresse de conférence en sociologie, IRISSO, Université Paris-Dauphine), Cyril Cosme (Directeur du bureau de l’Organisation Internationale du Travail en France), et Noémie de Grenier (Co-directrice de Coopaname) ont éclairé le public sur la manière dont les plateformes numériques transforment le salariat.
Sur la base d’une enquête sociologique approfondie sur le statut d’auto-entrepreneur, S. Abdelnour a mis l’accent sur la dégradation de statut social dont est porteur l’auto-enreprenariat par rapport au statut salarié. Elle a insisté sur le fait que l’espoir d’ascension sociale qu’incarnait le travail des plateformes (notamment pour les chauffeurs VTC) a vite été démenti dans les faits : il a été synonyme, pour la majorité d’entre elleux, de baisse des rémunérations et d’accroissement du temps de travail.
C. Cosme et N. de Grenier ont nuancé cette vision négative du travail de plateforme, en rappelant que de leur point de vue, l’apparition de ces plateformes pouvait offrir des opportunités aux travailleurs et travailleuses, à condition que des droits en termes de négociation collective et d’accès à la protection sociale soient associés à l’activité rémunérée.
Par la suite, un peu plus de 90 personnes – dont un public scolaire fourni ! – s’étaient inscrites pour participer à la projection de Sorry We Missed You du réalisateur britannique Ken Loach au cinéma Luminor à Paris. Ce film met en scène un chauffeur-livreur travaillant pour le compte d’une plateforme numérique, et montre les ravages que ce statut précaire peut entraîner sur la vie d’une famille.
A l’issue de la projection, les élèves ont été incité.e.s à faire le lien avec les débats précédant le film afin de réfléchir à la représentation du travail de plateforme véhiculée par le film. L’ensemble des participant.e.s à cette soirée au cinéma – qui semble temporairement appartenir à un temps révolu- sont reparti.e.s ravi.e.s !