Les projets de programmes de sciences économiques et sociales pour les classes de seconde et de première que le Conseil supérieur des programmes vient de publier remettent en cause de l’identité des SES.
Structurés sur une séparation disciplinaire rigide, cloisonnant pour l’essentiel l’économie des autres sciences sociales, ils interdisent de porter des regards pluridisciplinaires fructueux sur des thèmes comme le marché ou la monnaie.
Très peu problématisés, ils tendent à n’apporter que des réponses figées, niant la réalité des débats scientifiques et démocratiques, interdisant de saisir les grands enjeux qui traversent nos sociétés contemporaines, et empêchant de donner du sens aux apprentissages des élèves. En deux ans, avec ces projets, les élèves n’auraient ainsi que bien peu entendu parler des inégalités, du pouvoir d’achat, des hiérarchies entre groupes sociaux, des limites écologiques de la croissance ou du chômage.
Non pluralistes, ils imposent de transmettre une seule grille de lecture des enjeux économiques et sociaux. La marginalisation de l’approche macroéconomique au profit d’une approche microéconomique prédominante entraîne ainsi un déséquilibre manifeste dans l’appréhension de questions de société, en reléguant par exemple la question des politiques monétaires ou budgétaires au rang d’accessoire.
Bien trop volumineux et souvent excessivement techniques, ils ne laissent pas le temps suffisant aux apprentissages et risquent d’induire des pratiques d’évaluation faisant moins appel à l’esprit critique des élèves ainsi qu’à leur capacité de réflexion et d’argumentation.
En l’état, ces projets de programmes ne sont donc pas acceptables, et doivent être largement revus.
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