Dissertation : Dans quelle mesure le développement accompagne-t-il la croissance économique ?

Document 1 : L’indicateur de développement humain (IDH) par grandes régions - 2001

 

Espérance de vie à la naissance (2001)

Taux d’alphabétisation des adultes (2001)

Taux de scolarisation (2000-2001)

 PIB en dollars par habitant (2001)

IDH
(2001)

Pays en développement

64,4

74,5

 60 

3 850

0,655

dont : Pays les moins avancés

50,4

53,3

43 

1274

0,448

Asie de l’Est et du Pacifique

69,5

87,1

65 

4 233

0,722

Pays de l’OCDE à revenu élevé

78,1

100 (environ)

93 

27 169

0,929

1. Parités de pouvoir d’achat.
D’après Rapport mondial sur le développement humain, in Cahiers français, n° 315, juill.-août 2003

Document 2
L’étude des évolutions montre que les indices de développement humain, à l’inverse des revenus, ont progressé entre 1975 et 2000, pour tous les pays [...] à l’exception de la Zambie. Aujourd’hui, le revenu (ajusté pour tenir compte de l’inflation) de certains pays pauvres est encore inférieur à ce qu’il était dans les grands pays’ en 1870, et l’écart entre les revenus par tête s’est creusé. Mais les IDH des pays pauvres sont nettement plus élevés que ceux des grands pays en 1870. Ce résultat tient essentiellement à ce que l’espérance de vie a sensiblement augmenté grâce aux progrès de la médecine et à l’amélioration du niveau de vie. L’évolution d’ensemble est cependant assez contrastée [...]. Dans l’ensemble, la réduction de la pauvreté dépend, pour chaque pays, de sa croissance. Par exemple, d’après les évaluations du Fonds monétaire international, ceux qui sont à bas ou à moyen revenu par tête ont vu le pourcentage de population pauvre stagner ou augmenter légèrement pour les pays à croissance faible ou négative, et régresser de 10 à 20 points pour ceux qui ont une croissance forte.
1. France, Allemagne, Grande-Bretagne.
J.-C. PRAGER et F. VILLEROY DE GALHAU,18 leçons sur la politique économique, © Éd. du Seuil, 2003.

Document 3 : Quelques indicateurs de qualité de vie et de développement humain

 

PNB/habitant

$

IDH

Travail des enfants(1)

Taux de scolarisation (2)

Taux de mortalité infantile (3)

Nombre d’automobiles (4)

Nombre de postes de télévision (4)

Nombre d’ordinateurs individuels (4)

France

21 214

0,917

0

100

4,8

456

601

208

Pologne

7 543

0,814

0

99

9,5

230

413

44

Éthiopie

566

0,309

41,6

35

106,8

1

55

9

États-Unis

29 240

0,929

0

100

7,0

483

847

459

Mexique

7 450

0,784

5,6

100

30,2

97

261

47

1. Pourcentage des 10-14 ans dans la population active, en 1998.
2. Pourcentage d’enfants scolarisés dans le primaire par rapport à ceux qui sont en âge de l’être, en 1997. 3. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, pour 1 000 naissances, en 1998.
4. Pour 1 000 habitants, en 1998.
D’après IFRI, RAMSES 2001.

Document 4
En termes économiques, le progrès social peut être pensé comme résultant d’une politique sociale à long terme visant à améliorer l’équité et garantir l’intégration et d’une croissance économique qui produit des emplois de qualité en quantité suffisante. [...] Dans le cas spécifique de l’investissement en capital humain, cela fait ressortir le caractère essentiel des dépenses sociales comme investissement productif. Des protections sociales de base sont nécessaires pour libérer la population des « risques négatifs » (maladie, chômage et, pire de tous, la faim) afin de lui permettre et même l’encourager à prendre des « risques positifs », en particulier ceux qui sont associés à l’innovation. La protection contre les « risques négatifs » est intrinsèque’ à la qualité de l’emploi. S’assurer que la population puisse faire entendre sa voix est essentiel pour garantir que les intérêts des pauvres sont correctement pris en compte dans les décisions qui les concernent. En participant, les pauvres deviennent les acteurs centraux dans la construction de leur avenir.
1. Liée à.
José Antonio OCAMPO, « Repenser la question du développement », Problèmes économiques, juill. 2003.

Document 5 Toute la stratégie politique du Premier ministre chinois peut se résumer en une équation : maintenir la croissance économique du pays entre 7 et 8 % par an tout en faisant bénéficier du boom économique les 800 millions de personnes - une population essentiellement rurale - toujours exclues de la croissance. La manoeuvre est à hauts risques [...]. Appliquée à l’agriculture, la modernisation des techniques de production a déjà supprimé des millions d’emplois dans les campagnes, où les mouvements de révolte se multiplient. Sans emplois, 150 millions de migrants se massent aux portes des grandes villes prospères de l’Est, en quête d’un travail et d’un salaire. Un exode rural que les autorités tentent de canaliser en fixant les populations de l’Ouest dans de nouvelles villes moyennes de 1 million d’habitants. Les ruraux deviennent ainsi des doubles actifs : cultivateurs et éleveurs, ils prennent un petit boulot en ville pour améliorer leurs revenus [...]. Dans le même temps, les stocks de céréales sont en chute libre, alors que la consommation tend à stagner. Et certains s’inquiètent d’ores et déjà des risques de pénurie alimentaire.
Catherine TOUZARD, « Spécial Chine : les périls d’une forte croissance », L’Expansion, nov. 2003.

Document 6 L’analyse du développement durable ne présenterait guère d’intérêt si les modes actuels de développement économique étaient jugés comme durables. Mais ce n’est pas le cas. Assurément, une forte croissance économique, impulsée par les avancées technologiques et l’intégration croissante des pays, a permis d’améliorer le bien-être économique et social de milliards d’individus. Mais nombre de personnes et de pays sont restés en marge de ce processus, et sont exclues des retombées de la croissance économique. De plus, en raison d’incitations inadaptées en direction des consommateurs et des producteurs, l’accélération de l’activité économique s’est souvent traduite par des pressions sur l’environnement local et mondial, qui interférent avec le système climatique et provoquent des pertes de biodiversité, des pénuries d’eau et une surexploitation des ressources marines [...]. Toutefois, [...] la mise en oeuvre de politiques efficaces est rendue pus difficile par l’existence d’un grand nombre de besoins sociaux non satisfaits. Plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent actuellement avec moins d’un dollar par jour et des milliards de personnes dans les pays en développement aspirent à des niveaux de consommation plus élevés. « Développement durable : les grandes questions », Synthèses de l’OCDE, oct. 2001.

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