TD travail et pauvreté
Niveau : Terminale
Durée : 1 heure
Questions à traiter :
Doc1 :
1- comment le seuil de pauvreté est-il défini ?
2- peut-on définir la pauvreté autrement ?
3- précisez ce qu’est un revenu médian ?
Doc 2
4- quels types d’emploi les travailleurs pauvres occupent-ils ?
5- l’emploi à temps plein protège-t-il de la pauvreté ?
doc 3
6- quels sont les types de ménage les plus exposés à la pauvreté ?
7- comment calcule-t-on « l’intensité de pauvreté » ?
Doc 4
8- quelle est la proportion de salariés à temps partiel (hommes et femmes) en France en 2002 ?
9- quelles différences constatez-vous entre hommes et femmes ?
10- mesurez l’écart entre la proportion de salariés à temps partiel entre les hommes et les femmes (de 2 façons différentes)
Doc 5
11- comment peut-on expliquer que 3.4 millions de personnes gagnent un salaire inférieur au SMIC ?
12- qu’est-ce qu’un processus de paupérisation ?
Synthèse : vous mettrez en évidence les différents facteurs qui engendrent actuellement la pauvreté de certaines catégories de travailleurs.
Doc 1 :
Selon l’Observatoire de la pauvreté, il y avait en 2001,3,6 millions de personnes dont le niveau de vie était inférieur au seuil de pauvreté défini à 50 % du niveau de vie médian. Un million d’entre elles travaillaient. Désormais activité et pauvreté font bon ménage.
Le seuil de pauvreté généralement utilisé en France correspond à 50 % du revenu médian, cependant la majorité des pays européens utilise un seuil de pauvreté correspondant à 60 % de ce revenu. Néanmoins, les ménages dont les revenus se situent juste au-dessus de ces seuils, définis arbitrairement, ne sont pas riches pour autant. Nous parlons donc de pauvreté au sens statistique.
Source : lettre de l’OFCE n° 262, juin 2005
Doc2 :
Les facteurs individuels concernent les caractéristiques de l’emploi occupé par la personne. D’une part, un emploi stable associé à un temps de travail court ne permet pas de générer un salaire mensuel suffisant pour sortir de la pauvreté. Selon l’INSEE, 55 % des parents isolés et 25 % des personnes seules ayant un emploi à temps partiel toute l’année sont pauvres. Une personne seule avec un salaire d’un demi-SMIC a des revenus en dessous du seuil de pauvreté à 60 % du revenu médian. D’autre part, un emploi à temps plein au SMIC, mais précaire, n’offre qu’un salaire annuel faible. La précarité de l’emploi fait référence à sa stabilité dans le temps : tous les contrats courts de type CDD, emplois intérimaires, stages et contrats aidés sont assimilés à des emplois précaires.
Au total, en 2001, 63 % des travailleurs pauvres ont travaillé toute l’année 20. Les autres ont connu l’alternance entre des périodes d’emploi et de chômage.
Source : lettre de l’OFCE n° 262, juin 2005
Doc 3 : L’emploi stable à temps complet réduit fortement le risque de pauvreté, mais il ne l’élimine pas. En effet, la configuration familiale explique une partie de la pauvreté au travail : le risque de pauvreté augmente avec le nombre de personnes vivant sur un seul salaire. Alors qu’un SMIC à plein temps permet à un célibataire sans enfant d’éviter la pauvreté, ce n’est pas le cas pour les couples avec enfants où un seul conjoint travaille, ni pour les familles monoparentales. Ces ménages sont donc particulièrement exposés à la pauvreté. Selon l’INSEE, 10 % des parents isolés ayant un emploi stable restent pauvres et 25 %des couples mono-actifs dont le conjoint actif travaille à temps complet toute l’année sont pauvres. L’intensité de pauvreté21 de ces ménages croît en présence d’un ou deux enfants. En effet, la politique familiale en France devient généreuse à partir du troisième enfant. Selon l’INSEE, lorsque la densité d’emplois dans le ménage est maximale22, le taux de pauvreté est de l’ordre de 2 %, alors qu’il est supérieur à 10 % dans tous les autres cas de figure.
21. L’intensité de pauvreté est définie comme l’écart entre le niveau de vie médian des personnes considérées comme pauvres et le seuil de pauvreté.
22. Dans un ménage, la densité d’emploi est le rapport entre le nombre d’emplois occupés en équivalent temps plein par les membres adultes du ménage et le nombre d’emplois qu’ils pourraient potentiellement occuper.
La densité d’emploi est nulle lorsqu’aucun adulte d’un ménage n’occupe d’emploi et elle est égale à un lorsque tous les adultes d’un ménage occupent un emploi à temps plein.
Source : lettre de l’OFCE n° 262, juin 2005
Doc 4 : proportion de salariés à temps partiel en 2002 en % de l’emploi total
- temps partiel
Source : Françoise Milewski Femmes : « top » modèles des inégalités, revue de l’OFCE n°90 juillet 2004
Doc 5 :
En France, aujourd’hui, 3,4 millions de personnes travaillent pour un salaire inférieur au SMIC mensuel. Parmi eux, 80 % sont des femmes. Depuis le début des années 1980, les bas salaires (moins de 838 € par mois) sont en pleine expansion. Ils concernaient 11 % des salarié(e-s) en 1983 et 17 % en 2001. Quant aux très bas salaires (moins de 629 euros), leur croissance a été encore plus rapide : de 5 % des salarié(e-s) en 1983, ils sont passés à 9 % en 2001.
Cette forte progression des salaires inférieurs au SMIC que l’on constate depuis près de vingt ans est étroitement liée à la multiplication des emplois à temps partiel : 80 % de ceux qui ont des bas salaires sont à temps partiel. Parallèlement à la croissance du travail à temps partiel, on voit donc se profiler un processus de paupérisation : le développement d’une frange de salarié(e-s) pauvres, c’est-à-dire de gens qui ne sont ni chômeurs, ni « exclus », ni « assistés », mais qui travaillent sans parvenir à gagner leur vie. Dans leur grande majorité, ces gens sont des femmes qui travaillent à temps partiel.
Source : Margaret Maruani, « activité, précarité, chômage : toujours plus ? »