Étaient présents lors de cette entrevue :

pour l’Inspection Générale : M. Marc Montoussé, Doyen de l’IG de SES, M. Marc Pelletier et M. Christophe Lavialle, IG de SES ;

pour l’APSES : Clarisse Guiraud, Erwan Le Nader et Sophie Loiseau.

La rencontre, cordiale, a duré plus d’1H30. Note : ce compte-rendu a été soumis à nos interlocuteurs, qui l’ont trouvé fidèle à nos échanges.

Plusieurs points ont été abordés au cours de cette entrevue :

LES ÉPREUVES AUX CONCOURS (CAPES ET AGRÉGATION)

- Concernant les épreuves au concours, l’APSES a demandé s’il était envisageable (comme cela existe dans d’autres disciplines), que lors des épreuves de didactique, les candidats puissent avoir accès aux extraits de programme, plutôt que d’avoir à les apprendre par cœur. M. M. Montoussé a répondu que cette question relevait du président du jury (pour le CAPES externe, M. F. Carluer). Si, selon M. M. Montoussé, cet aménagement est peut-être envisageable pour le CAPES, il lui semble moins pertinent pour l’agrégation interne, dans la mesure où les candidats ont déjà enseigné et connaissent déjà les notions et indications complémentaires du programme. Il a toutefois rappelé, qu’il ne s’agissait pas de connaître mot à mot ces indications complémentaires, mais d’être capable d’en restituer les grandes lignes.

L’APSES a ensuite demandé à ce que soit engagée une réflexion sur les documents fournis lors des épreuves : nature et diversité. M. M. Montoussé a dit transmettre cette requête au président de jury.

Enfin, l’APSES a évoqué plusieurs points concernant plus précisément les épreuves orales et leur organisation.

La question des documents issus de manuels a d’abord été abordée. L’APSES se demande en effet, s’il est pertinent que ces documents soient systématiquement accompagnés des questions, et éventuellement « points notions », élaborés par les auteurs du manuel. Sur ce point également, il convient, selon M. M. Montoussé, de voir avec le président du jury. L’APSES a également souligné qu’il semblerait que lors de la dernière session, les candidats aient été convoqués par académie les mêmes jours. Même, si une telle pratique peut être comprise pour que les candidats puissent s’organiser matériellement (logement, transport), l’APSES se demande s’il elle ne pourrait pas cependant engendrer un biais dans l’évaluation des candidats. M. M Montoussé dit ne pas avoir eu connaissance de telles pratiques, sauf concernant les candidats des académies d’outre-mer. Il conviendra, sur ce point, de voir également avec le jury.

Enfin, l’APSES s’est interrogée sur la qualité de la bibliothèque, en particulier pour l’agrégation. Celle-ci semblerait peu fournie, avec notamment bien peu de revues, et un nombre restreint d’ouvrages généraux. M. M. Montoussé a dit qu’un effort important de commandes d’ouvrages était effectué chaque année mais qu’il allait se renseigner pour les revues. Il a aussi évoqué la « disparition » non expliquée de certains ouvrages. Quant aux revues, le coût élevé des abonnements est aussi à prendre en compte. Il est également rappelé que la liste des ouvrages est en ligne sur le site dgesco-ens.

PARTENARIAT IDE / MEN

L’APSES a évoqué le partenariat avec l’IDE (Institut de l’Entreprise) et renouvelé son souhait que les partenariats soient élargis et diversifiés. M. M. Montoussé a souligné que ce partenariat n’était pas exclusif : d’autres existent déjà (dans le cadre des JECO ; avec la Banque de France et l’IEFP – l’Institut pour l’Education Financière du Public) ou sont en projet (avec le Collège de France), tandis que dans l’académie d’Orléans-Tours, les collègues peuvent participer aux rendez-vous de l’histoire, de Blois. Concernant le partenariat avec l’IDE, il a rappelé que les entretiens enseignants-entreprises étaient selon lui particulièrement de qualité et il a également affirmé que depuis plusieurs années il n’existait aucune ingérence de l’IDE dans les programmes de SES.

L’APSES a ensuite abordé le projet de la revue Actu éco, en dénonçant l’initiative, et en déplorant que l’Inspection de SES y ait participé. L’Inspection générale s’est dite attachée au respect du pluralisme. M. M. Montoussé affirme que l’Inspection Générale n’a absolument pas participé à la conception de ce numéro, et dit ne pas savoir qui exactement l’a réalisé.

LA SITUATION EN SECONDE, LA REFONTE DES PROGRAMMES ET ÉPREUVES

Dans la continuité des rencontres précédentes, l’APSES a rappelé la véritable souffrance professionnelle à laquelle les collègues étaient confrontés en seconde, et a réitéré sa demande que les SES intègrent le tronc commun de seconde dans des conditions revalorisées. Dans l’intervalle, l’APSES demande un allègement des contraintes pesant sur les collègues en seconde, en diminuant le nombre de chapitres obligatoires à traiter. L’APSES a également rappelé la nécessité de dresser un véritable bilan des programmes et épreuves en vue de leur refonte.

Bilan de l’enquête sur les copies du bac 2015

L’APSES a souhaité commenter les principaux résultats de l’enquête sur les copies du bac, qu’elle a organisée lors de la session 2015. M. M. Montoussé et M. Pelletier ont rappelé que les sujets de bac sont le fruit d’un travail collectif avec des enseignants et que ce travail est particulièrement difficile.

Concernant l’EC1, M. M. Montoussé dit être en désaccord avec les conclusions de l’enquête de l’APSES au sujet de la corrélation entre les notes d’EC1 et d’EC3. Selon lui, les résultats du tri croisé entre les notes d’EC1 et d’EC3 montreraient que de nombreux candidats obtiennent de meilleures notes en EC1 qu’en EC3. Toujours concernant l’EC1, l’APSES évoque l’ambiguïté de certaines formulations des questions, à l’instar de celle de cette année où il était demandé aux candidats de « présenter les principaux déterminants des délocalisations de la production des entreprises ». L’APSES souligne ainsi qu’il aurait plus clair pour les élèves et les correcteurs de formuler la question en précisant le nombre de déterminants attendus. M. M. Montoussé a dit entendre cette remarque.

Pour l’EC2, l’APSES a signalé que le document proposé était très accessible pour les élèves, mais que nombre de candidats ne réalisaient pourtant qu’une lecture plate des données du document : ils ont été minoritaires à savoir lire rigoureusement un taux de chômage ou une simple part en rappelant l’ensemble de référence, ou à comparer correctement les données à l’aide de simples écarts en points ou d’un coefficient multiplicateur. Pour expliquer ces difficultés, l’APSES émet l’hypothèse que le statut d’enseignement d’exploration en seconde et le faible volume horaire rendent plus rare le travail sur les savoir-faire en seconde. De même, on peut penser que la densité notionnelle des programmes contribue à ces difficultés, en limitant le temps consacré dans la classe aux savoir-faire, notamment statistiques. Pour M. M. Montoussé, ces lectures plates (cf. « le taux de chômage est de 10% ») sont tout à fait acceptables, voire plus justes que de dire « Sur 100 actifs, 10 sont au chômage », sans préciser « en moyenne ».

Par ailleurs, l’APSES a signalé que le corrigé du concepteur ne comportait pas de données chiffrées, ce qui explique que dans certaines académies, elles n’étaient donc pas exigées. Ceci paraît incompréhensible pour une telle épreuve. M. M. Montoussé dit avoir eu des remontées allant dans le même sens, et prend acte de notre remarque. Il va demander aux concepteurs que les futurs corrigés sur l’EC2 intègrent systématiquement des données chiffrées.

Concernant l’EC3, l’APSES insiste sur la complexité du sujet (vous montrerez que le processus de croissance a un caractère endogène) qui pourrait expliquer la difficulté qu’ont eu beaucoup de candidats à élaborer un plan acceptable et cohérent. Selon M. M. Montoussé, si le sujet nécessitait de mobiliser des concepts ardus, la croissance endogène était clairement présentée dans le programme (notion et IC). De plus, ce mécanisme pouvait être présenté simplement en montrant que la croissance économique est un processus auto-entretenu grâce à l’accumulation des différentes formes de capitaux.

L’APSES a également signalé que deux textes du dossier documentaire apportaient de nombreuses connaissances, incitant fortement à la paraphrase, et ne permettant pas de discriminer les candidats. M. M Montoussé a répondu que d’une part il y avait toujours eu des possibilités de paraphrase de certains documents (aujourd’hui en EC3, comme auparavant avec la question de synthèse), et que d’autre part, comme le sujet pouvait être considéré comme complexe, il avait justement été sensible au choix de documents apportant des informations plus faciles à exploiter pour les élèves. L’APSES a jugé que, plutôt que de proposer des documents « paraphrasables » pour contrebalancer un sujet difficile, il était préférable d’avoir une formulation de sujet plus simple et des documents non « paraphrasables ». De plus, le troisième document (tableau statistique sur les dépenses de R&D) était peu mobilisable.

Pour la dissertation, l’APSES a d’abord souligné sa satisfaction de voir un « sujet débat », permettant une problématisation et une élaboration de plan plus aisées pour les candidats. L’APSES a toutefois signalé que le dossier documentaire offrait peu d’occasions de nuancer l’efficacité de l’action des pouvoir publics sur les inégalités.

Bilan de l’enquête sur les conditions de correction des copies de baccalauréat

L’APSES a présenté les principaux résultats de son enquête sur les conditions de correction (session 2015) afin de rappeler l’hétérogénéité des pratiques en fonction des académies (nombre de correcteurs mobilisés, nombre de copies, rémunération, temps de correction octroyé).

PROJET DE CRÉATION D’UN ENSEIGNEMENT DE « CONNAISSANCE DU MONDE ÉCONOMIQUE ET PROFESSIONNEL ».

L’APSES a enfin présenté sa position concernant la récente proposition d’un enseignement de « connaissances du monde économique et professionnel » en classe de première et de terminale en lycée général et technologique (hors séries ES et STMG).

CALCULATRICE

Pour finir, M. M. Montoussé a demandé son avis à l’APSES concernant la possibilité d’autoriser à partir de 2018 l’usage de la calculatrice lors des épreuves de baccalauréat. En effet, le BO n° 14 du 02/04/2015 prévoit la possibilité de l’usage de calculatrice en « mode examen ». L’APSES a expliqué ne pas avoir de mandat sur cette question qui devra donc faire l’objet d’une discussion avec les adhérents. Si une telle autorisation était donnée, il serait indispensable qu’aient préalablement eu lieu une phase de concertation avec la profession ainsi qu’une phase d’expérimentation. Une note de l’Inspection générale pourrait alors être diffusée permettant de cadrer les attendus nouveaux liés à l’introduction de la calculatrice dans les épreuves.

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